Idées reçues – Solaire photovoltaïque
Cet article regroupe les principales idées reçues sur le solaire photovoltaïque avec pour supports : articles, vidéos et visuels. Ces éléments de réponses peuvent être utilisés sans modération.
Idées reçues abordées :
- Les panneaux photovoltaïques ont une durée de vie trop courte pour être écologiques
- Les panneaux solaires ne se recyclent pas
- Les panneaux solaires polluent
- Les panneaux solaires utilisent des terres rares, ce qui contribue à la raréfaction des ressources
- Tous les panneaux sont fait en Chine
- Les panneaux solaires émettent des ondes dangereuses pour la santé
- Pour aller plus loin sur les idées reçues PV
1. Les panneaux photovoltaïques ont une durée de vie trop courte pour être écologiques
- Il ne faut pas confondre durée de vie et garantie légal ! De leur côté, les fabricants garantissent un rendement minimum de 80 % au bout de 20-25 années d’utilisation par rapport à l’état neuf, ce qui ne préjuge en rien du rendement réel obtenu, souvent supérieur d’après les études citées ci-dessous.
- Cependant, il est nécessaire de remplacer les onduleurs (qui transforment le courant continu en courant alternatif) qui ont une durée de vie de 10 à 12 ans. Le coût doit être intégré dans le plan d’affaires du projet.
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2. Les panneaux solaires ne se recyclent pas
Les panneaux photovoltaïques peuvent produire de l’énergie pendant trente ans plus ou moins, mais en fin de vie ou si les modules sont endommagés et ne fonctionnent plus, les matériaux ne seront pas perdus:
- Les fabricants de panneaux photovoltaïques et d’onduleurs ont l’obligation réglementaire d’assurer la collecte et le recyclage de leurs équipements. En Europe, ils se sont regroupés au sein de l’association PV Cycle.
- À la fin de leur vie, les modules PV seront recyclés par PV Cycle suivant leur technologie car c’est une obligation réglementaire. Aujourd’hui le taux moyen de recyclage est de 90 % avec des taux allant jusqu’à 97 %. (les 5% restants sont les câbles en alliages de plastiques)
- Dans les appels d’offre CRE, qui encadrent le développement du photovoltaïque pour les puissances supérieures à 100 kWc (ce qui correspond à des toitures de plus de 700 m2), le cahier des charges impose le recyclage des panneaux photovoltaïques à leur fin de vie.
Sources et plus d’information
ARTICLE :
Photovoltaique.info Démontages et recyclage des installation PV
VIDÉO :
Les panneaux solaires de recyclent !
VISUEL :
Source : lp/infographie
3. Les panneaux solaires polluent
- Le principal avantage du solaire photovoltaïque tient évidemment au fait qu’il n’émet aucune pollution lors de la transformation de l’énergie solaire en énergie électrique ! Dans sa base carbone, l’ADEME avance la valeur par défaut de 43,9gCO2eq/kWh, en terme d’impact carbone pour le photovolatique. Cette valeur est cohérente avec les évaluation réalisées par le GIEC, en 2014, qui aboutissent à une médiane de 48 gCO2eq/kWh pour le PV au sol et 41 gCO2eq/kWh pour le PV sur toiture.
- A noter, si la fabrication était réalisée en France, avec le mix électrique correspondant, le bilan carbone du PV serait de 25,2 gCO2eq/kWh. Ces données sont à comparer aux 820 gCO2eq/kWh du charbon ou aux 59,9 gCO2eq/kWh du mix électrique français 2020 (Base Carbone Ademe, accès sur inscription). En revanche, cette même base carbone indique le chiffre de 6 gCO2eq/kWh pour l’énergie nucléaire (12 selon le GIEC). Cependant ce chiffre ne tient pas compte, tout comme pour les autres types d’énergie, de la phase de démantèlement des installations. Les tenants du nucléaire vous attendront donc au tournant si vous développez un argumentaire liant votre projet PV à la lutte contre le réchauffement climatique : il faut fourbir vos arguments sur l’incapacité de la filière à recycler le combustible nucléaire usé et, de manière générale, la dangerosité de la technologie.
- Temps de retour énergétique d’une installation photovoltaïque : entre 1 et 4.1 ans en fonction des modalités de sa fabrication et de sa configuration, selon la méta-analyse scientifique la plus reprise au cours de la décennie 2010. (NB : le temps de retour énergétique correspond au temps nécessaire à l’installation photovoltaïque pour produire l’énergie qui a été consommée au cours de sa fabrication, de son transport, de son installation et de son recyclage)
- A noter que l’extraction de la silice n’est pas neutre et pour l’instant seule la Chine le fait. Il y a des initiative pour relocaliser cette extraction et production de cellules de silicium PV; mais la relocalisation, cela vaut pour tous les objets qui nous entourent, pas que pour le PV !
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4. Les panneaux solaires utilisent des terres rares, ce qui contribue à la raréfaction des ressources
- Les terres rares sont un groupe de 17 métaux bien identifiés qui sont abondants dans la croûte terrestre mais de manière diffuse, ce qui rend leur extraction complexe et polluante. En revanche, les smartphones, tablettes, centrales à charbon, gaz ou même le nucléaire, en contiennent.
- Les panneaux solaires sont majoritairement constitués de silicium cristallin (élément que l’on extrait du sable ou du quartz et qui, comme le verre, est 100 % recyclable), d’éléments en argent, en aluminium ou en cuivre et, selon les modèles, du plastique. Ils couvrent 90 % du marché du solaire et ne se composent donc d’aucune terre rare. A noter : la France est le cinquième producteur mondial de silicium, deuxième élément le plus présent au sein de la croûte terrestre.
- Seuls les panneaux dits « à couches minces » (9% du marché du PV en 2017), utilisent des métaux dits rares (métaux peu abondants dans la croûte terrestre) et non des terres rares. Ces métaux rares sont souvent des matériaux critiques pour lesquels la tension d’approvisionnement est forte en raison d’une forte demande et de la concurrence entre plusieurs usages. Pour les panneaux à couches minces cela concerne le tellure, l’indium, le gallium ou le sélénium; mais il s’agit de technologies de niches, réservées à des usages très spécifiques. Toutefois, ces matériaux sont de moins en moins utilisés du fait de leur coût élevé.
- En réalité, le problème de la rareté future des composants se pose pour des métaux communs : cuivre et argent. Le risque n’est pas tant l’épuisement des réserves mais la forte tension sur le marché de ces matières premières qui sont au coeur des processus industriels contemporains. Heureusement, ils sont recyclables à plus de 90% et substituables par d’autres matériaux plus abondants, ce qui éviterait de se confronter à un choc de demande.
Sources et plus d’information
ARTICLES :
EC’LR : Focus métaux rares: La transition énergétique peut-elle être écologique?
Avis technique ADEME : Terres rares, énergies renouvelables et stockage d’énergie
Décrypter l’énergie : La rareté de certains métaux peut-elle freiner le développement des énergies renouvelables ?
VIDÉOS :
Episode 3 : Les terres rares – La minute WATT ?!
Terres rares : enjeux stratégiques pour le développement durable
5. Tous les panneaux sont fait en Chine
- Un seul fabricant produit des cellules en France : PhotoWatt. Le problème ne tient pas à la qualité des panneaux chinois qui sont en haut des classements mondiaux mais à leur bilan carbone (voir plus haut).
- L’assemblage des cellules entre elles pour former les panneaux se fait en Asie ou en Europe. En France, certaines sont des succursales d’entreprises étrangères (Conergy, SunPower…) d’autres sont des entreprises françaises (Systovi, Voltec, REcom Sillia, PhotoWatt…).
- Quelques fabricants produisent des onduleurs en France, notamment CEFEM Solar en Ardèche.
- MAIS, l’achat des panneaux représente aujourd’hui une part minoritaire de la chaîne de valeur. Il y a un gisement d’emplois important pour l’électronique et les câbles de protection, ainsi que les supports de pose, mais surtout pour le travail de conception, de réalisation et de maintenance qui, lui, n’est pas délocalisable.
Sources et plus d’information
ARTICLE :
Les principaux fabricants de panneaux solaires
Energie Partagée Liste de fournisseurs et fabricants français
6. Les panneaux solaires émettent des ondes dangereuses pour la santé
- Le champ magnétique d’un panneau solaire PV est largement insuffisant pour nuire à la santé humaine.
- Les panneaux photovoltaïques produisent un courant électrique continu qui induit un champ magnétique, puis l’onduleur transforme ce courant continu en courant alternatif ce qui induit également l’existence d’un champ magnétique.
- Le niveau de ces rayonnements électromagnétiques induits par le fonctionnement des panneaux est extrêmement faible, du même niveau voire largement inférieur à ceux émis par les appareils électriques communs, présents dans nos habitations ou bâtiments agricoles. A un mètre d’un panneau PV, l’exposition est identique à celle engendrée par le niveau naturel du champ magnétique terrestre (50 microteslas). Pour l’onduleur, il faut se rapprocher à moins de deux mètres pour s’exposer à des niveaux supérieurs au champ terrestre. Cette valeur tombe à 10 centimètres pour le compteur de production. Même pour les centrales de grande taille, les champs magnétiques à proximité des onduleurs, éléments les plus émetteurs d’une centrale, se situent sous les seuils règlementaires : 15 à 50 microteslas, valeur inférieure aux 83 microteslas recommandés par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants. NB : toutes les données sont issues de cet article scientifique publié en 2015.
- Eloigner les onduleurs des pièces de vie d’un mètre ou deux suffira à écarter tout risque sanitaire.