Idées reçues – Solaire thermique
Cet article regroupe les principales idées reçues sur le solaire thermique avec pour supports : articles, vidéos et visuels. Ces éléments de réponses peuvent être utilisés sans modération.
Le solaire thermique, qu’est-ce que c’est ?
Le solaire thermique est une énergie renouvelable permettant de produire de la chaleur pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage à partir du rayonnement solaire. Pour ce faire, l’installation solaire thermique est constituée de capteurs thermiques, placés sur toiture ou au sol, d’un ballon de stockage avec échangeur et d’un réseau primaire équipé d’une pompe de circulation.
Source : futura-sciences
La Planification Pluriannuelle de l’Énergie prévoit une consommation de 1,85 à 2,5 TWh à l’horizon 2028 en France métropolitaine, contre 1,3 TWh en 2021.
Idée reçue 1 : Le solaire thermique, ça ne fonctionne qu’en été
Faux !
Les panneaux solaires thermiques permettent de préchauffer l’eau chaude sanitaire (ECS) tout au long de l’année : en effet, le rayonnement solaire est le même toute l’année, de l’ordre de 1000W/m². Cette énergie permet de chauffer un fluide (contenant du glycol) circulant dans les capteurs des panneaux solaires thermiques. Ce fluide est dit caloporteur. Grâce à un échangeur, il chauffe à son tour l’eau qui sera stockée dans le ballon. La température du ballon peut monter jusqu’à 30 degrés Celsius en hiver avec 0 degré dehors[1]. Un appoint permet d’élever la température du ballon aux 60°C réglementaires. Ainsi, les panneaux solaires thermiques réduisent annuellement jusqu’à 50% l’usage du gaz pour l’ECS d’un logement collectif.
Idée reçue 2 : Le solaire thermique, c’est efficace uniquement dans les régions ensoleillées
Faux !
On peut produire de l’énergie solaire thermique dans toutes les régions françaises. La carte ci-dessous représentant les grandes installations (réseaux de chaleur ou process industriels) en témoigne.
Source : Institut national de l’énergie solaire
En illustrant les puissances installées en solaire thermique à l’échelle européenne, cette carte montre que les pays réputés pour leur ensoleillement et leur chaleur ne sont pas nécessairement les plus grands producteurs d’énergie solaire thermique. Par exemple, l’Allemagne jouit d’à peine 1700 heures d’ensoleillement par an, contre plus de 2500 pour l’Espagne.
Source : Baromètres solaire thermique et solaire thermodynamique, Eurobserv’er, juillet 2019
D’après les données mesurées par Enerplan, 550 kWh/an.m² sont restitués par des capteurs à Paris et 670 kWh/an.m² à Marseille[1]. Le dimensionnement de l’installation doit simplement être en adéquation avec le potentiel local. Par ailleurs, les capteurs fonctionnent mieux lorsque la température n’est pas trop élevée.
[1] Webinaire Enerplan : Combattre 10 idées reçues sur la chaleur solaire collective, en partenariat avec Qualit ENR https://www.youtube.com/watch?v=tt9kGpuGapk&t=493s
Le saviez-vous ?
Un panneau solaire thermique récupère de 50% à 80% de l’énergie qu’il reçoit, contre 20% pour un panneau photovoltaïque. Le solaire thermique produit 3 à 4 fois plus de kWh que le photovoltaïque par unité de surface !
Idée reçue 3 : La surchauffe de l’été détériore, voire rend inutilisables les panneaux solaires thermiques
C’est un risque réel, mais facilement évitable grâce à une conception et un entretien adaptés.
Cette idée reçue vient de retours d’expérience négatifs d’installations datant des années 2000. La réglementation de l’époque (Règlementation thermique 2005) et le label BBC (Bâtiment Basse Consommation) permettaient d’accéder à des avantages fiscaux pour l’installation de panneaux solaires thermiques. Le nombre d’installations a alors connu une croissance très rapide, mais beaucoup d’entre elles ont été surdimensionnées : la production de chaleur était plus importante que le besoin, entraînant une surchauffe du glycol. La surchauffe répétée et pérenne du glycol le transforme peu à peu en goudron qui bouche les capteurs et les rend inemployables.
Le dimensionnement du solaire thermique collectif est basé sur une économie de 30 à 50% sur les besoins d’eau chaude sanitaire (ECS). Ces besoins doivent être stables au cours de l’année : le solaire thermique convient aux logements collectifs, aux piscines, aux réseaux de chaleur et aux établissements médico-sociaux et pas toujours aux écoles ou gymnases. Le bon dimensionnement permet d’éviter les surchauffes. Ainsi, une installation solaire thermique doit systématiquement être complétée d’un appoint.
Outre un bon dimensionnement, il existe de nombreuses autres solutions anti-surchauffe, telles que la valorisation de la chaleur pour d’autres usages (bouclage, piscine), les systèmes auto-vidangeables (stockage du fluide caloporteur hors des capteurs) ou l’utilisation de capteurs solaires à limitation de température de stagnation.
Idée reçue 4 : Les panneaux sont fabriqués en Chine
Les panneaux solaires installés en France sont en général français ou européens.
Si la Chine est effectivement un producteur de panneaux solaires thermiques, la majorité des capteurs solaires thermique installés en France provient de France ou d’Europe (Source : ADEME). La France est en fait exportatrice nette de capteurs solaires thermiques, elle peut donc même subvenir à ses propres besoins grâce aux fabricants français.
Idée reçue 5 : Les panneaux solaires thermiques ont un impact environnemental négatif
C’est faux.
Tout d’abord, il faut rappeler que :
● La construction des panneaux ne requiert pas de terres rares ;
● Ils sont recyclables à plus de 90% (composants : verre ; isolant de type laine de roche ; cuivre et aluminium) ;
● Le glycol contenu dans les capteurs est lui aussi recyclable.
En matière d’analyse de cycle de vie, l’ADEME estime que l’impact environnemental d’une installation solaire thermique est d’environ 60 gCO2eq par kWh consommé en prenant en compte les capteurs et le système de stockage pour le déphasage production/consommation. Par comparaison, le gaz naturel se situe en France à environ 227 gCO2eq par kWh consommé.
Source : Carbone 4, Chaleur renouvelable : la grande oubliée de la stratégie énergétique française, novembre 2022
Les panneaux solaires thermiques ne génèrent donc pas de pollution à leur fin de vie. De plus, les panneaux ont une durée de vie d’au moins 20 ans, qui peut aller jusqu’à 40 ans s’ils sont correctement entretenus. Sur toute leur durée de vie, leur performance ne diminue pas.
Idée reçue 6 : Le solaire thermique, ce n’est pas possible pour un collectif citoyen
C’est faux, et ça existe déjà !
On peut intervenir en tiers financement pour le compte des bénéficiaires de la chaleur, de la même façon que dans un montage en autoconsommation individuelle pour les installations photovoltaïque.
Pour en savoir plus :
- Retour d’expérience sur un projet solaire thermique citoyen
- Webinaire « Comment monter des projets citoyens de solaire thermique ? »
- Webinaire « Produire de la chaleur citoyenne : retours d’expériences »
- Webinaire « Les idées reçues sur le solaire thermique »
Se lancer dans le solaire thermique : les indispensables à connaître
Une ressource pour comprendre les différents types d’installations et de montages juridico-économiques en s’appuyant sur des retours d’expérience circonstanciés.