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Sobriété : négaWatt présente ses propositions chiffrées

La sobriété est au cœur de la démarche et de l’expertise développée par négaWatt depuis plus de 20 ans. Face à la crise énergétique actuelle, l’association publie ses propositions pour réduire de 10 % au moins nos consommations d’énergie d'ici 2 ans.

Elle met à disposition une première liste d’actions mobilisables dans différents secteurs dès cet hiver et dans les deux prochaines années et chiffre leurs impacts. En s’appuyant sur les retours d’expérience de ses membres, elle attire l’attention des décideurs et des opérateurs sur les enjeux clés à anticiper dans leur mise en œuvre.

La sobriété, force d’action incontournable à court et moyen terme

La crise actuelle impose d’apporter des réponses concrètes aux vulnérabilités économiques, sociales, géopolitiques et environnementales liées à notre système énergétique fortement dépendant des importations d’énergies. En réduisant les gaspillages énergétiques, la sobriété offre un potentiel d’action extrêmement rapide et à faible coût pour limiter le risque de pénurie et l’envolée des factures. Elle doit être au cœur de la gestion de cette crise tout en s’inscrivant dans un ensemble de politiques structurantes de long terme.

Des actions pour économiser 10 % de la consommation d’énergie d’ici 2 ans

Force de proposition dans le débat, négaWatt publie une cinquantaine de mesures de sobriété couvrant les secteurs résidentiel, tertiaire et les transports. Elle analyse leurs impacts potentiels ainsi que les freins et leviers à prendre en compte pour assurer leur mise en œuvre. Elle montre par ce travail comment l’objectif de réduction de la consommation d’énergie de 10 % en deux ans fixé par le gouvernement est atteignable en mobilisant efficacement l’ensemble des acteurs (citoyens, collectivités locales, entreprises, etc.) autour de mesures clairement identifiées, explicitées et facilitées par l’État.

Par exemple :

  • Dans les bâtiments tertiaires, le simple fait d’arrêter la ventilation dans les locaux le permettant pendant les périodes d’inoccupation permet d’économiser 18 TWh, soit 50 % des consommations d’énergie liées à cet équipement.
  • Dans les bâtiments résidentiels, respecter la consigne de chauffage à 19°C permet d’économiser 23,5 TWh, soit 13 % des consommations de chauffage. Couper les box TV et internet la nuit et lorsqu’on quitte son logement permet d’économiser plus de 3 TWh, soit 70 % des consommations liées à ces installations.
  • Limiter à 110 km/h la vitesse sur autoroute et 100 km/h sur voie rapide permet d’économiser 15 TWh, soit 20 % des consommations de carburant sur ces trajets. Favoriser le covoiturage grâce au déploiement par les collectivités de lignes dédiées permet d’économiser 30 % de carburant sur les trajets concernés tout en facilitant l’accès à la mobilité au plus grand nombre.
  • Éteindre les écrans publicitaires entre 23h et 7h du matin permet d’économiser le tiers de leur consommation.

Une attention toute particulière doit être donnée aux conditions de mise en œuvre des plans de sobriété, qu’ils émanent de l’État, d’entreprises et de collectivités, en considérant notamment :

  • La nécessaire priorisation des actions à engager au regard des gains énergétiques potentiels mais également des conditions de leur mise en œuvre (faisabilité humaine et technique) ;
  • L’articulation des actions de très court terme liées à la crise avec des politiques structurantes de sobriété à moyen terme (investissements dans les infrastructures, formation, etc.) ;
  • L’identification, l’information et l’accompagnement des acteurs en mesure de décider et de mettre en œuvre ces actions, ainsi que ceux qui seront impactés ;
  • La cohérence générale entre les messages et les actions, en inscrivant la sobriété dans l’espace et le débat publics : les gabegies visibles nuisent à la mobilisation ;
  • La mise en place de campagnes de communication et de sensibilisation autour des actions annoncées, le soutien aux expérimentations et la levée de freins existants (réglementaires notamment) qui découragent aujourd’hui ces changements de comportements ;
  • L’accompagnement de l’ensemble des ménages, et en particulier les plus vulnérables : les politiques d’urgences sociales et les services énergétiques proposés par les collectivités doivent être renforcés pour garantir la satisfaction des besoins énergétiques essentiels (développement de lignes de covoiturage, mise à disposition de flottes de véhicules, accompagnement à la rénovation des logements, etc.). Les dispositifs d’aides qui devront prendre la suite du bouclier tarifaire doivent cibler en priorité les consommateurs les plus vulnérables afin d’envoyer les bons signaux en termes d’équité des efforts demandés et d’affectation des aides mobilisées.