Idées reçues – géothermie

Cet article regroupe les principales idées reçues sur la géothermie avec pour supports : articles, vidéos et visuels. Ces éléments de réponses peuvent être utilisés sans modération.

La géothermie, qu’est-ce que c’est ?

La géothermie est une énergie renouvelable qui permet de produire de la chaleur et du froid à partir de la chaleur du sous-sol ou des eaux souterraines. Cette énergie peut ainsi être captée en surface (jusqu’à 200 mètres) ou en profondeur (jusqu’à 3 000 mètres) et peut aussi bien servir à alimenter un site spécifique comme un réseau de chaleur. Une installation en géothermie est souvent constituée d’une pompe à chaleur et de circuits intérieur comme extérieur pour la circulation de l’eau servant à transporter les calories.

Source : AFPG

La Planification Pluriannuelle de l’Energie accorde une place importance à la production de chaleur renouvelable par la géothermie en France métropolitaine :

  • 7 TWh/an d’ici à 2028 pour la géothermie de surface, soit +50% par rapport à 2020 ;
  • 4 TWh/an d’ici à 2028 pour la géothermie profonde, soit +100% par rapport à 2020.

1. Mon territoire ou ma parcelle ne dispose pas des ressources géothermiques suffisantes

Probablement faux !

Cette idée reçue vient de la confusion entre la géothermie de surface et la géothermie profonde. En effet, l’énergie du sous-sol peut être exploitée de différentes manière :

  • Via la géothermie profonde: il s’agit de forage entre 200 et 3000 mètres de profondeur récupérant de l’eau entre 30°C et 90°C pour alimenter un réseau de chaleur. Cela n’est effectivement possible que s’il existe une nappe d’eau souterraine ou une réserve aquifère.
  • Via la géothermie de surface: celle-ci regroupe la géothermie sur sonde (puisant la chaleur du sol par un circuit fermé) et la géothermie sur nappe (puisant la chaleur de l’eau par un circuit ouvert). La géothermie de surface s’opère à moins de 200m de profondeur. S’il est vrai que la géothermie sur nappe requiert une ressource en eau à proximité immédiate du ou des bâtiments à chauffer, la géothermie sur sonde ne requiert, à l’inverse, aucune ressource spécifique. Elle fonctionne sur le principe suivant : des sondes dans lesquelles circule un fluide caloporteur sont implantées dans le sol pour capter la chaleur. La température moyenne du sous-sol est de 15°C et est stable au cours de l’année, ce qui permet, avec l’aide d’une pompe à chaleur, de réchauffer des bâtiments en hiver et de les refroidir en été !

En somme, même si la géothermie profonde et la géothermie sur nappe ne sont pas envisageables sur un territoire ou une parcelle, il est très probable qu’il soit possible de faire de la géothermie sur sonde. D’après l’Association Française des Professionnels de la Géothermie, plus de 90% du territoire national est propice à la géothermie assistée par pompe à chaleur.

La France comptait d’ailleurs environ 200 000 installations de géothermie de surface contre seulement 78 installations de géothermie profonde en 2022 (Source : Ministère de la Transition Energétique, Géothermie : Un plan d’action pour accélérer, 2 février 2023).

Pour en savoir plus sur les ressources géothermiques d’un territoire et sur les installations existantes : https://www.geothermies.fr/viewer/

2. La géothermie, ça coûte cher

Oui et non.

Dans le cas de la géothermie de surface, il est vrai que les coûts d’investissements sont importants. Ils incluent l’étude de faisabilité, les travaux de forage, l’achat de pompes à chaleur (PAC) et de la tuyauterie de raccordement entre les sondes et la pompe à chaleur et le chauffage d’appoint.

Ces coûts sont à relativiser. Tout d’abord, il existe des aides à l’investissement pour les études et les travaux : le Fonds chaleur, porté par les directions régionales de l’ADEME et les Régions. Ensuite, les coûts de fonctionnement sont très faibles : concernant la géothermie sur sonde, outre la maintenance de la pompe à chaleur, l’énergie fournie est presque gratuite ! Enfin, la durée de vie de l’installation est très importante (toute la durée de vie du bâtiment). Le coût de l’énergie est donc connu dès l’installation, il n’est pas dépendant du cours des énergies fossiles.

Dans le cas de la géothermie profonde, il s’agit fréquemment de projets portés par des collectivités fournissant de nombreux clients abonnés au réseau de chaleur. De la même façon que pour la géothermie de surface, les projets de géothermie profonde peuvent bénéficier du Fonds chaleur et produisent une énergie dont le coût est connu sur toute la durée de vie de l’installation.

3. La géothermie, c’est pour les bâtiments neufs

C’est faux.

82% des installations de géothermie de surface sont opérées lors de travaux de rénovation (Source : La géothermie en France – étude de filière 2021, AFPG).

4. La géothermie, c’est plus complexe que les autres ENR

Pas nécessairement.

La géothermie de surface peut s’opérer par une grande variété de technologies : des sondes installées dans des forages ; des pieux de fondations ou bien des corbeilles ou des tranchées qui ne requièrent pas de forages mais de simples travaux de terrassements à une profondeur inférieure à 10 mètres. Ainsi, la géothermie peut s’adapter à de nombreuses contraintes !

De plus, le décret sur la géothermie de minime importance (GMI), entré en vigueur le 1er juillet 2015, simplifie les démarches pour les opérations de géothermie de surface. D’une part, il exclut la plupart des opérations de géothermie de profondeur inférieur à 10 mètres du Code Minier. D’autre part, les installations de minime importance (géothermie en circuit ouvert ou fermé inférieure à 500kW)  ne sont soumises qu’à une télédéclaration en ligne.

5. La géothermie impacte la ressources en eau

C’est faux.

Dans le cas de géothermie sur sonde, il n’y pas d’échange de matière, donc pas d’impact sur la ressource en eau.

Dans le cas de la géothermie sur nappe comme la géothermie profonde, chaque goutte prélevée est réinjectée, donc pas non plus d’impact sur la ressource en eau, ni de conflit d’usage.

Pour en savoir plus

Sur l’espace adhérents :

Dans la librairie de l’ADEME :

Webinaire « Les idées reçues sur la géothermie »