L’énergie citoyenne, qu’est-ce que ça change ? Focus sur l’impact social de l’énergie citoyenne
Énergie Partagée publie une nouvelle étude et des outils pratiques qui permettent d'identifier et de qualifier les impacts bénéfiques des projets citoyens d'énergie renouvelable sur leur territoire, sur les personnes qui s'y impliquent et leur entourage.
L’impact social ? Kezako ?
Pour Énergie Partagée, les projets d’énergie renouvelable doivent être maîtrisés par les acteurs locaux pour générer des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques multiples sur les territoires.
Depuis plusieurs années, Énergie Partagée s’intéresse à l’impact des projets citoyens et de l’énergie citoyenne et réalise des outils et publications pour documenter et qualifier ces impacts. Pour compléter ces différents outils, nous avons souhaité structurer une démarche d’évaluation de l’impact social des projets citoyens.
L’impact social d’une structure est constitué par les effets qu’elle produit sur ses parties prenantes et plus largement sur la société. Ces impacts sont générés par les activités de l’organisation, ses pratiques et sa gouvernance. Ils peuvent être sociaux, culturels, environnementaux, économiques…
L’énergie citoyenne démocratise la transition énergétique, et met en action les citoyens et les collectivités pour l’ancrer durablement dans les territoires.
Le Web’EnR
Au programme :
- Le contexte énergétique en compagnie d’Andreas Rüdinger, coordinateur transition énergétique à l’Iddri
- Les résultats de l’étude avec Marion Richard, animatrice nationale d’Énergie Partagée
- Le témoignage de Fabienne Mahrez, présidente d’Energ’Y Citoyennes à Grenoble
- Question /Réponses
Téléchargez la présentation d’Andreas Rüdinger
Téléchargez la présentation de Marion Richard
L’étude et la mallette d’auto-évaluation
L’étude
Cette étude analyse les résultats d’un questionnaire adressé à l’ensemble des personnes impliquées dans l’énergie citoyenne en France, qu’elles soient bénévoles engagées localement, actionnaires de projets locaux, ou actionnaires de structures nationales ou régionales d’intermédiation.
La mallette d’auto-évaluation de l’impact social
En complément, Energie Partagée a réalisé une mallette d’auto-évaluation de l’impact social destinée aux porteurs de projets. Celle-ci peut être utilisée pour travailler l’identité et la stratégie de la structure, remobiliser un collectif ou améliorer ses pratiques, ou encore dans le but de communiquer pour convaincre (de nouveaux bénévoles, actionnaires, partenaires) de la pertinence des projets citoyens et de leurs caractéristiques.
La mallette d’auto-évaluation de l’impact social des projets citoyens d’énergie renouvelable
Découvrez la mallette d’auto-évaluation de l’impact social des projets citoyens d’énergie renouvelable réservée aux adhérents d’Energie Partagée.
La mallette d’auto-évaluation de l’impact social est réservée aux structures adhérentes à Énergie Partagée.
Synthèse : Bien plus que de la production d’énergie renouvelable
Au-delà de la production d’une électricité et une chaleur propres, locales et maîtrisées (voir chiffres clés de l’énergie citoyenne) ; au-delà des retombées économiques locales supérieures par rapport aux projets classiques (voir étude dédiée datée de 2019), les projets citoyens d’énergie renouvelable génèrent d’autres bénéfices personnels et collectifs. L’énergie citoyenne, c’est ainsi :
- Un centre de formation et de conversion aux métiers de la transition énergétique.
- Un moyen d’élargir son réseau et de renforcer sa connaissance du territoire.
- Un vecteur fort d’implication des citoyens dans les politiques énergétiques et environnementales.
- De nouvelles coopérations fructueuses entre les citoyens et les collectivités.
- L’occasion d’expérimenter une autre manière de travailler en collectif.
- Un moyen efficace pour comprendre les enjeux de la transition énergétique et engager des actions de sobriété.
- Un remède à l’impuissance face à l’urgence climatique.
Ces impacts sont d’autant plus forts que les personnes sont « proches » du projet : les bénévoles engagés localement sont les premiers bénéficiaires directs, suivis des actionnaires de projets locaux et enfin des actionnaires de structures nationales ou régionales d’intermédiation. Toutefois, ces derniers bénéficient eux aussi d’impacts positifs notamment une meilleure compréhension des enjeux de la transition énergétique, le fait de se sentir plus concernés par les politiques énergétiques et environnementales et un passage à l’action en matière de sobriété énergétique.
Acquisition de connaissances ou de compétences pouvant même conduire à une reconversion professionnelle, nouvelles rencontres, fierté d’agir pour la transition énergétique… L’énergie citoyenne génère non seulement des avantages pour les individus directement impliqués, mais également pour les personnes de leur entourage, qui se voient sensibilisées à la réduction des consommation d’énergie.
Ces impacts se font ressentir au niveau des structures (collectif citoyen organisé en association, coopérative ou autre, collectivité locale…), via l’apprentissage de manières de travailler plus coopératives et horizontales, l’accroissement des liens entre collectivités et citoyens, le renforcement d’autres collectifs ou initiatives citoyennes par des personnes impliquées dans des projets citoyens…
“Turbines”, “modules” “onduleurs”, “tarifs d’achat”… La transition énergétique ne se résume pas à des aspects technico-réglementaires. Les projets citoyens incarnent la transition énergétique, dans tous les sens du terme, en la rendant tangible et souhaitable.
Surtout, les projets citoyens d’énergie renouvelable bénéficient à l’intérêt collectif. Porteurs d’implication citoyenne, ils contribuent à forger des citoyens plus engagés, y compris sur d’autres sujets. Ils permettent de construire des citoyens mieux formés à agir en collectif et notamment – mais pas uniquement – pour faire avancer la transition énergétique. L’énergie citoyenne est également un vecteur fort d’appropriation des projets d’énergie renouvelable et de la transition énergétique en général.
Plus éclairés, plus informés et donc mieux aptes à participer
Grâce à leur implication dans un projet citoyen, les personnes se sentent davantage concernées par les politiques énergétiques et environnementales, elles comprennent mieux les enjeux de la transition énergétique et s’en emparent, y compris en réduisant leurs consommations d’énergie.
Il s’agit toutefois d’une appropriation exigeante : plus compétentes, mieux formées et informées aux principes et enjeux du développement de projets d’énergies renouvelables, ces personnes sont plus à même d’en apprécier la qualité ainsi que la manière dont sont partagés le pouvoir de décision, les risques et les retombées économiques et sociales.
Incarner une vision territoriale de la transition énergétique
Ce sont des projets qui donnent du sens à la transition énergétique : d’une part, parce que face à l’urgence climatique et au risque de perte d’espoir dans l’avenir, ces projets sont un moyen pour les citoyens et les collectivités de reprendre les choses en main pour faire partie de la solution.
D’autre part, parce qu’ils permettent de montrer que la transition énergétique ne se résume pas à des aspects technico-réglementaires : “turbines”, “modules” “onduleurs”, “tarifs d’achat”… Ils en montrent la cohérence, donnent à en voir les impacts positifs et très concrets. Ils incarnent la transition énergétique, dans tous les sens du terme, en la rendant tangible et souhaitable.
Chaque porteur de projet citoyen, structure citoyenne, collectivité impliquée dans un projet pourra désormais évaluer les impacts de son ou ses projet(s) citoyen(s)
Tenir compte de ces impacts positifs pour encourager de nouveaux projets
Par cette publication, Énergie Partagée corrobore ce qui est aujourd’hui reconnu par les directives européennes : les projets citoyens d’énergie renouvelable (ou communautés énergétiques) génèrent de nombreux impacts positifs. Elles font toutefois face à des obstacles spécifiques.
La France dispose d’un premier objectif politique, annoncé par la Ministre de la transition écologique en novembre 2021 : 1000 nouveaux projets citoyens d’ici 2028.
Comme tous les États membres de l’Union Européenne, La France a l’obligation de développer un cadre juridique et économique favorable à l’énergie citoyenne et aux communautés énergétiques. Énergie Partagée continuera à porter la voix des acteurs de l’énergie citoyenne pour travailler en ce sens.
L’énergie citoyenne, qu’est-ce que ça change ? Focus sur l’impact social de l’énergie citoyenne – Le Web’EnR
Énergie Partagée publie une étude et des outils pratiques qui permettant d’identifier et de qualifier les impacts bénéfiques des projets citoyens d’EnR sur leur territoires, sur les personnes qui s’y impliquent et leur entourage. Ce web’EnR donne de façon vivante les principaux résultats.
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“Je cherche à rendre le cadre législatif et économique plus accessible pour les porteurs de projets et, avec nos partenaires, à le faire évoluer pour le rendre plus favorable à l’énergie citoyenne”