Des citoyens s’emparent de la question des énergies renouvelables : « il y a urgence »
Dans la Drôme, une poignée d'habitants a décidé de prendre à bras-le-corps la question des énergies renouvelables. Leur entreprise citoyenne installe des panneaux photovoltaïques sur les toitures de particuliers, sur les bâtiments agricoles et même publics.
« On s’est dit qu’on allait faire notre part du chemin »
L’histoire commence dans le village de Montjoux, 330 habitants dans la Drôme provençale. Une poignée d’entre eux, dont Christian Delebarre, nouvellement arrivé dans la région, commence à réfléchir à la manière de multiplier les sources d’énergie verte.
« On avait l’intuition qu’il ne fallait pas attendre que les gens qui pilotent ce pays se décident à lancer des dynamiques concernant la production d’énergies renouvelables », raconte-t-il, « on s’est dit qu’on allait faire notre part du chemin. Sept ans après, on s’aperçoit qu’on avait raison de le faire. On n’imaginait pas les déstabilisations géopolitiques qui ont provoqué ce petit séisme sur les productions d’énergie. On a beaucoup de retard sur l’électricité renouvelable. Il y a une urgence à agir ».
En 2017, les Centrales villageoises de la Lance ont été créées pour agir sur la communauté de communes de Dieulefit-Bourdeaux, couvrant 21 localités. Christian Delebarre souligne l’importance de la montagne de la Lance, culminant à 1340 mètres, pour la région. Claire Chastan, productrice de lavande à Montjoux, a installé 650 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit désamianté de son hangar agricole, produisant 99 kilowatts-crête, soit la consommation de 50 foyers. Le projet, initié par une entreprise citoyenne, renforce la fierté locale.
Les Centrales villageoises, une société privée où citoyens et collectivités sont actionnaires avec un égal pouvoir de décision, ont débuté dans la Drôme avec une quinzaine de membres et comptent maintenant près de 200 actionnaires. Tous les bénéfices sont réinvestis, sans profit pour des tiers. Actuellement, l’électricité produite est vendue à EDF et redistribuée localement. Le prochain projet vise l’autoconsommation collective, permettant de partager l’énergie solaire entre voisins.