Énergie Partagée dans la presse mondiale !
Sélectionné dans le cadre de l'opération mondiale "Impact Journalism Day" en faveur de la médiatisation des initiatives positives et inspirantes, Énergie Partagée a bénéficié d'une promotion exceptionnelle à travers plusieurs journaux au Nigéria, à Singapour et en Israël !
Version française de l’article (traduit de l’anglais)
En France, on récolte l’énergie (renouvelable) des citoyens
Lorsqu’un artiste et un agriculteur bretons, Michel Leclercq et Jean-Bernard Mabilais, ont trouvé en 2002 qu’il serait une bonne idée de produire de l’énergie localement à partir de sources renouvelables, ils ont commencé frapper aux portes et essayer d’impliquer leurs voisins. La réponse était quasi unanime: “Mais vous êtes fous ?”. Peut-être, mais 12 ans et 12 millions d’euros (14,2 millions USD) plus tard, les deux français ont réalisé leur rêve à travers un projet citoyen appelé Bégawatts.
L’idée d’une initiative d’énergie renouvelable dirigée par les citoyens a depuis germé et s’est muée en un mouvement national piloté par une association appelée Énergie Partagée.
Bégawatts, situé au milieu de douces collines verdoyantes aux alentours du village de Béganne, entre Rennes et Nantes, est un parc éolien avec quatre turbines. Il est devenu opérationnel 2014 et produit maintenant suffisamment d’électricité pour alimenter 6 250 ménages par an. Michel Leclercq reconnait que l’idée semblait insensée au début, mais “alors, de plus en plus de gens nous ont rejoints, et on a commencé à y croire. ” L’implication personnelle des habitants était telle que le conducteur du camion livrant la première turbine a été ému aux larmes par l’accueil chaleureux qu’il a reçu de la foule à son arrivée.
Énergie Partagée a vu le jour par la rencontre des membres de Bégawatts d’autres projets français et des acteurs français de l’énergie renouvelable lors d’un séminaire en 2010. L’organisation a maintenant deux bras : l’association Energie Partagée, basée à Paris, conseille et accompagne 270 projets citoyens de production d’énergie dans toute la France. Énergie Partagée Investissement, situé à Lyon, lève des fonds et finance des projets sélectionnés dans le domaine des énergies renouvelables.
“Les projets que nous soutenons doivent avoir un ancrage citoyen, être non spéculatifs et avoir de fortes racines locales”, a déclaré Marc Mossalgue, directeur de la communication pour Énergie Partagée. “Ils doivent prouver qu’ils peuvent produire de l’électricité, avoir un fonctionnement démocratique et tenir des comptes totalement transparents. Nous attendons également qu’ils fassent un maximum d’efforts dans l’éducation à l’environnement. “
L’investissement d’entrée à Énergie Partagée Investissement est de seulement 100 euros pour assurer qu’il reste ouvert à tous, avec un rendement attendu de 4% sur une période de 10 ans. Jusqu’à présent, 15,5 millions d’euros ont été levés et 11 millions d’euros investis dans 46 projets produisant de l’énergie éolienne, solaire, hydraulique et biomasse.
Manuel Chatain, un étudiant de 24 ans qui se prépare à une carrière dans le secteur social a investi 1 000 euros dans le fonds et le recommande à ses amis et connaissances parce qu’il est «conforme à mes valeurs». Un autre investisseur, Robert Rochaud, 63 ans, de Poitiers, en France, a souscrit des actions pour ses petits-enfants. “Je m’inquiète pour leur avenir”, a-t-il déclaré. “S’ils me demandent plus tard ce que j’ai fait pour changer les choses, je pourrais les regarder dans les yeux. “
Bien que la participation des citoyens aux initiatives d’énergie renouvelable soit chose commune en Allemagne et au Danemark, “Énergie Partagée est un pionnier en France”, a déclaré Andreas Rüdinger, consultant et chercheur à l’Institut du développement durable et des relations Internationales (IDDRI). “C’est un acteur indispensable.” Il souligne toutefois que bien que les choses s’améliorent doucement, les projets citoyens sont toujours désavantagés en France en raison de la réglementation et la résistance de l’armée aux parcs éoliens. “Si nous devons construire un nouveau modèle de production d’énergie, il nous faut les moyens pour réussir. “
Bégawatts est le premier parc éolien en France construit et géré par des citoyens. L’une des beautés de ce projet est que la persistance de ses fondateurs et les leçons qu’ils ont retirés des myriades de difficultés rencontrées – comme lever des fonds (les banques étaient initialement réticentes à consentir des prêts), s’accommoder des exigences légales et réglementaires, des questions techniques – ont été mis à profit pour d’autres projets citoyens. Ce qui semblait au premier abord une idée follement impossible, surtout dans un pays où la fourniture d’énergie a longtemps été cadenassée par l’entreprise publique monolithique Electricité de France (EDF), est devenu réaliste, inspirant ainsi d’autres projets de ce type.
À long terme, chaque projet a le potentiel de devenir une source d’argent pour sa communauté. Pour financer les éoliennes de Bégawatts, les 3 millions d’euros initiaux provenaient de différentes sources : investisseurs direct, l’outil d’investissement Energie Partagée, les collectivités locales, etc., jusqu’aux banques qui ont prêté 9,3 millions d’euros au projet. Le projet Bégawatts est exploité principalement par des bénévoles, bien qu’un employé rémunéré aide les communautés locales à réduire leur besoins énergie.
L’électricité produite est vendue à EDF dans le cadre d’un contrat d’achat de 15 ans avec un taux garanti ajusté sur l’inflation. Le produit est utilisé pour rembourser le prêt bancaire. Alors que les habitants continuent de s’approvisionner en énergie depuis le fournisseur de leur choix, ils ont la satisfaction de savoir qu’ils contribuent à la production d’énergie renouvelable et auront éventuellement des retours sur investissement.
Il y a un autre avantage à ce que les citoyens participent au contrôle. Puisque les parcs éoliens ne sont pas toujours bien accueillis par les résidents locaux, qui pourraient s’opposer du fait des nuisances sonores ou de l’impact sur la faune, Bégawatts reste ouvert au dialogue avec les voisins et accueille leurs demandes – quelque chose qui serait peu probable avec un exploitant de ferme éolienne classique. Pour s’assurer que la faune est protégée, un compte est tenu des chauves-souris mortes trouvées sous les turbines. Une autre préoccupation typiquement française était le désagrément potentiel d’entendre les turbines en soirée, alors que l’on profite d”un apéritif dans le jardin. La solution : l’association désactive une éolienne à l’heure de l’apéro.