Ils s’associent pour produire de l’énergie renouvelable – et ça marche !
Depuis une dizaine d’années, les collectifs d’« énergie citoyenne » se multiplient pour créer des sociétés de production d’énergie renouvelable. Le but : échapper aux intérêts privés et à la spéculation.
- La Rochelle (Charente-Maritime), correspondance
La Rochelle, un soir de janvier inhabituellement froid, une trentaine de personnes se retrouvent dans un local associatif. Non pas pour se revigorer d’une bonne soupe, en dansant toute la nuit ou en chantant des slogans politiques. S’ils se réchauffent ce soir-là, ce n’est qu’en parlant d’énergie.
Mais d’énergie renouvelable, et citoyenne. Dans la salle, des membres de Colibris, de Cigales (des clubs d’investisseurs), quelques élus (de gauche), pas mal de sociétaires d’Enercoop, et quelques professionnels du domaine. Ils se réunissent pour fonder une nouvelle association, qui se veut une pépinière : « Notre objectif est de faire pousser sur notre territoire des sociétés de production d’énergie renouvelable et citoyenne », déclare Guy Martin, l’un des initiateurs du projet.
Concrètement : imaginer, organiser et financer l’installation d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, d’unités de méthanisation, etc., sans attendre que de grands groupes industriels s’en chargent à leur place.
Leur nom ? « À nous l’énergie ». Slogan parfait pour une asso qui se veut « outil de réappropriation collective de productions locales d’énergie ». « Si je m’engage, c’est pour mes petits-enfants, c’est à eux que je pense », explique Christine, une retraitée impliquée dans le projet depuis le début. Elle ne connaît pas grand-chose en électricité, et encore moins en « société de production d’énergie ».
Tout comme son compagnon, Georges : « Je commence à me renseigner sur les lois, les décrets à propos de l’énergie. Je ne dis pas que ça me passionne, mais ça fait détective ! » Des citoyens lambda — ou presque, plutôt âgés, masculins et aisés — qui veulent passer aux actes en impulsant les projets d’énergie renouvelable dont on a tant besoin. […]
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