[France Inter] La Savoie citoyenne en matière d’énergie renouvelable à l’image de la centrale villageoise EnergiCimes
Dans son émission Carnets de Campagne sur France Inter, de passage en Savoie, Philippe Bertrand reçoit Aurélien Gallice, membre du conseil de gestion d'ÉnergiCimes, SAS ouverte dans son actionnariat notamment aux habitant·e·s du territoire.
« L'intérêt, c'est de pouvoir contribuer à la production d'énergie renouvelable locale. C’est quelque chose qui nous tient très à cœur à ÉnergiCimes puisqu'on souhaite faire participer les citoyens du territoire à la production d'énergie renouvelable et les impliquer dans cette production. »
Philippe BERTRAND : Aurélien Gallice, bonjour !
Aurélien GALLICE : Bonjour Philippe, bonjour à tous !
Philippe BERTRAND : Vous êtes bénévole actif d’une centrale villageoise et vous êtes d’ailleurs aussi membre du réseau Énergie Partagée qui s’appelle ÉnergiCimes. Oui, parce qu’on va vers les sommets avec vous du côté de Chambéry et surtout les sommets des toits que vous équipez en panneaux solaires. Quels sont les intérêts pour un bâtiment, par exemple un bâtiment public, d’être couverts en panneaux photovoltaïques ?
Aurélien GALLICE : L’intérêt, c’est de pouvoir contribuer à la production d’énergie renouvelable locale. C’est quelque chose qui nous tient très à cœur à ÉnergiCimes, puisqu’on souhaite faire participer les citoyens du territoire à la production d’énergie renouvelable et les impliquer dans cette production d’énergie qui est bien souvent déléguée à des grosses structures nationales alors que c’est un enjeu pour tous aujourd’hui et surtout dans la transition énergétique qui démarre.
Philippe BERTRAND : Oui, vous êtes nés en 2019. Vous avez déjà équipé près de 1400 mètres carrés de panneaux sur les toitures. C’est un bâtiment d’Emmaüs, ça peut être un bâtiment industriel, par exemple Supernova avec quatre-cent-cinquante mètres carrés de modules installés. Supernova vous appelle, cette entreprise vous appelle, comment se déroule l’opération ?
Aurélien GALLICE : Donc effectivement, l’entreprise nous a contactés, puisque dans le cadre du nouveau décret tertiaire, elle est obligée d’installer une source d’énergie renouvelable sur leur toiture et ils ont souhaité partir avec nous justement pour le côté citoyen, que n’avaient pas les autres entreprises qui leur proposaient également d’installer des panneaux.
On les a rencontrés, on est venus sur ce site pour valider la faisabilité technique pour nous, donc s’assurer que la toiture était équipable. Suite à ça, on a signé un bail avec eux. L’idée, c’est vraiment de contractualiser, puisque la toiture ne nous appartient pas du tout. Les panneaux sont financés par ÉnergiCimes, ils sont posés par un installateur professionnel, ce n’est pas nous, bénévoles, qui allons sur la toiture pour les poser, on fait appel à des professionnels pour ça, mais malgré tout, la toiture ne nous appartenant pas, il faut quand même des garanties pour le propriétaire de la toiture qu’en cas de dégâts il sera bien couvert, bien assuré. Et puis, selon les cas de figure, il peut y avoir quelquefois une petite rémunération pour dédommager ou remercier la personne de nous avoir prêté cette toiture.
Donc c’est le cas de Supernova par exemple, qui est un bâtiment privé, un bâtiment de bureaux. Les installations ne sont pas forcément très rentables donc on n’a pas beaucoup de marge pour reverser de l’argent aux personnes qui nous prêtent leur toiture. Et d’un autre côté en plus, tous les bénéfices qu’on récupère seront réinvestis dans les nouvelles installations. L’idée étant d’avoir un cercle vertueux, que l’argent récupéré par la vente d’électricité serve à financer de nouvelles installations sur le territoire.
Philippe BERTRAND : Vous parliez des installateurs, entreprises professionnelles locales. Qui sont les fournisseurs ?
Aurélien GALLICE : Alors souvent, les installateurs nous font eux-mêmes des propositions de panneaux, sachant qu’on y met quand même des critères de préférences clairs sur des panneaux montés en Europe alors c’est toujours un petit peu la controverse forcément avec les panneaux. Il y a toujours une partie qui est fabriquée en Chine, mais certains sont montés en Europe, donc c’est le choix que l’on fait. Ça peut amener à un surcoût. C’est le cas qui s’est présenté par exemple sur une des installations qu’on a réalisées. On a malgré tout décidé d’absorber ce surcoût. Ça diminue de fait la rentabilité de l’installation. On prend un petit risque puisqu’on arrive vraiment à la limite de la rentabilité. Mais on a la satisfaction de savoir qu’on contribue en partie à des produits qui sont plus locaux, entre guillemets, en tous cas européens plutôt que des panneaux à bas coût qui seraient entièrement fabriqués en Chine.
Philippe BERTRAND : Oui, alors on continue la recherche de toitures d’accueil pour développer ces centrales photovoltaïques. Vous cherchez des grandes dimensions quand même ?
Aurélien GALLICE : Disons que des installations de grande taille peuvent aller jusqu’à 500 kilowatts crête. Donc on est jusqu’à des toitures de superficie de 2500 mètres carrés. Ça nous permet d’avoir des prix garantis devant, donc c’est une bonne nouvelle pour nous.
Auparavant, on était limités à cinq fois moins. Donc là on peut vraiment aller sur des toitures de très gros hangars, de grandes entreprises, donc on est vraiment à la recherche en ce moment de toitures sur le bassin chambérien. Il y a un gros vivier, après c’est toute la difficulté de trouver des gens qui sont intéressés à nous louer ou prêter leurs toitures pour qu’on y installe des panneaux.
Disons que ce n’est pas facile pour nous d’identifier des toitures sur la seule base de photographies aériennes, il y a pas de bases de données qui va nous aider pour ça.
Philippe BERTRAND : Donc s’il y a des témoins qui, sur la route du côté de Chambéry, repèrent de grandes entreprises, un grand bâtiment industriel ou commercial, qui aurait peut-être la capacité de recevoir ces installations photovoltaïques, il prend contact directement avec ÉnergiCimes. Le site c’est energicimes.fr, vous l’aurez compris facilement, merci Aurélien.