Energies renouvelables : les ONG misent sur les acteurs locaux
Onze organisations, dont la Fondation Hulot et le Réseau Action Climat, demandent aux candidats à la présidentielle d’encourager la production d’énergies renouvelables par les citoyens et les collectivités.
Onze organisations, dont la Fondation Hulot et le Réseau Action Climat, demandent aux candidats à la présidentielle d’encourager la production d’énergies renouvelables par les citoyens et les collectivités, ont-ils indiqué mercredi d’une conférence de presse.
L’objectif est que 15% de cette énergie soit aux mains de ces acteurs locaux à l’horizon 2030.
De simples consommateurs, les citoyens deviendront ainsi des acteurs de la production d’énergies renouvelables, de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique, ont expliqué au cours ces ONG spécialisées dans la protection de l’environnement, l’énergie et l’économie sociale et solidaire.
« Les énergies renouvelables sont plébiscitées par les Français et « sont de plus en plus compétitives », a souligné Anne Bringault, coordinatrice « transition énergétique » pour le Cler-Réseau pour la transition énergétique et le Réseau Action Climat.
« C’est important que les acteurs locaux, que ce soit les citoyens, les collectivités ou les agriculteurs, puissent s’impliquer, prendre du capital dans les projets d’énergie renouvelable », a-t-elle ajouté, en présence de représentants de plusieurs candidats à la présidentielle.
Les ONG se sont fixé « un grand objectif: avoir 15% des énergies renouvelables en 2030 entre les mains des citoyens et des collectivités (…). En Allemagne, on est à 50%, ça nous paraît très réaliste », a-t-elle dit.
Selon les organisations, dans plusieurs pays européens, l’implication des citoyens « a permis d’accélérer la transition énergétique », en particulier en Allemagne. La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité y « est passée de 6,6% en 2000 à 33% en 2015 », précisent-elles.
« L’énergie citoyenne et participative » permet aussi de « dynamiser les territoires », font-elles valoir. Elle « renforce les bénéfices économiques » locaux: les ressources consacrées à l’achat d’énergie ne partent plus ailleurs et ces projets génèrent plus d’emplois qu’une production centralisée.
Dans une série de propositions soumises aux candidats, les ONG leur demandent notamment d’ »intégrer la dimension citoyenne » dans les politiques menées en matière d’énergie et de climat, d’adapter le cadre réglementaire des dispositifs de soutien aux énergies renouvelables, de créer des outils financiers adaptés(fonds d’amorçage, d’investissement, de garantie).
L’objectif des 15% a été jugé « très raisonnable » par le représentant de Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), « réaliste » par celle d’Emmanuelle Macron (En Marche !), « assez raisonnable » par celui de Benoît Hamon. Celui de François Fillon (Les Républicains) l’a jugé « intéressant, à prendre en compte ».
Parmi ces organisations figurent notamment Enercoop, Energie Partagée, France Nature Environnement, la Chambre française de l’Economie sociale et solidaire, le WWF et le Labo de l’Economie sociale et solidaire.
Les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse, etc.) ont fourni 19,6% de l’électricité consommée en France en 2016, avec un parc total qui a atteint 45,8 gigawatts (GW), selon le Syndicat des énergies renouvelables.
Avec 45,84 GW d’énergies vertes installées, la France a atteint 89% de l’objectif fixé pour 2018 par la loi sur la transition énergétique.