France Inter – Le zoom de la rédaction
Implication citoyenne pour une transition énergétique locale.
À Béganne (Morbihan), à quelques kilomètres au sud de Redon, quatre éoliennes de cent mètres de haut tournent depuis juin dernier. Voici le premier parc financé par des citoyens. Michel Leclercq, le vice-président de l’association Éoliennes en Pays de Vilaine, n’est pas peu fier :
Ces éoliennes n’ont pas été financées par un fonds de pension situé on ne sait où, mais par les habitants du territoire. Plus de 1.000 personnes ont participé à leur financement.
Retour sur investissement
Comment ça marche ? « C’est hyper simple ! », s’exclame Jean-Paul Garric, le trésorier de l’association.
« 1.000 personnes ont mis des sous, au total 2,7 millions d’euros. Ce sont donc eux qui détiennent la société Bégawatts », explique-t-il. Pour quel gain au bout du compte ? « Le parc pourrait générer 4 % de rendement annuel, répond Jean-Paul Garric, c’est mieux qu’un Livret A ! »
Chaque éolienne fournit assez d’électricité pour alimenter la consommation de 2.000 foyers. Le prix de l’action a été fixé à 23 euros. Mais la moyenne des sommes versées par les citoyens s’élèvre à 1.600 euros. Cybille Lecarrère n’a pas hésité à investir :
Mon mari et moi avons fait un chèque de 5.000 euros. C’est une grosse somme, mais on avait vraiment envie de s’impliquer à fond dans ce projet. On espère évidemment que ces éoliennes nous rapporteront un peu d’argent, mais ce n’est pas le fondement de notre démarche. On voulait avant tout participer à un projet citoyen.
Agir et ne pas tout attendre des gouvernements ou des États, incapables de conclure un nouvel accord de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les projets fleurissent partout en France
Le financement citoyen des énergies renouvelables commence à décoller. Certes, nous sommes encore en retard par rapport à nos voisins allemands, où 200.000 personnes sont propriétaires de la moitié du parc des énergies renouvelables, mais les projets ne manquent pas dans l’Hexagone.
Créé il y a trois ans, le fonds « Énergie partagée » a collecté 7,7 millions d’euros. Christelle Sauvage en est la présidente :
Nous avons des projets en chaufferies bois énergie en Haute-Loire, en micro-hydraulique, en photovoltaïque, etc. Et à chaque fois, ce sont des groupes de personnes qui ont envie de développer l’exploitation des ressources et des richesses de leurs territoires, dans le sens de l’intérêt collectif.
Le fonds « Énergie partagée » vient d’ailleurs de lancer un nouvel appel à investir dans ce type de financement citoyen.