Les jeunes engagé.e.s dans les coopératives de production d’énergie renouvelable : Episode #3 avec Clara, salariée chez Plaine Énergie Citoyenne
Dans cette série, nous mettons en avant les jeunes engagés dans des coopératives d’énergies renouvelables en Île-de-France. Aujourd’hui nous partons à la rencontre de Clara Sanchez, salariée de la coopérative Plaine Energie Citoyenne depuis 1 an.
Quel est ton parcours avant Plaine Energie Citoyenne (PEC) ?
Après un master de sciences politiques, j’avais envie de travailler dans le secteur associatif pour avoir un impact social et environnemental fort. Ma première expérience pro était au sein de l’association Du Pain & de Roses qui forme et accompagne des femmes en situation de précarité au métier de fleuriste. Ensuite j’ai rejoint l’Institut des Dirigeants d’Association et Fondations, une petite structure qui aide les dirigeants d’association à se former et à monter en compétence dans la gestion de leur organisation. C’était de l’animation de réseau mais sans aspect terrain.
Comment as-tu découvert PEC ?
Je suis tombée dessus par hasard en cherchant du travail. Je ne connaissais rien en énergies renouvelables (EnR) et encore moins en énergie citoyenne (EnRC), à vrai dire je ne savais même pas que ça existait. La fiche de poste me convenait beaucoup. La gouvernance horizontale, le travail en direct avec des bénévoles sur le terrain, le fait d’agir concrètement pour la transition écologique et énergétique… me motivaient bien.
Comment se sont passés tes premiers mois ?
Dès le début j’avais plein de choses à apprendre : il fallait comprendre les dynamiques citoyennes et gagner en connaissance sur les EnR. Disons que je me suis formée sur le tas en passant beaucoup de temps avec les bénévoles qui m’ont transmis leurs connaissances.
Après un an de travail, quelle relecture fais-tu ?
Je dirais que le plus dur a été de s’adapter au rythme de travail des bénévoles. Étant donné qu’ils prennent de leur temps gratuitement, ils ont une approche différente et je dois m’y adapter. J’essaie aussi de les aider à trouver des nouveaux bénévoles mais c’est parfois difficile de convaincre des gens de monter en responsabilité.
Pour le moment, tu es la seule salariée de la coopérative, comment le vis-tu ?
Concernant la solitude, le fait d’être en lien étroit avec les bénévoles compense beaucoup de choses. Je travaille dans des lieux différents donc ça me permet de rencontrer souvent de nouvelles personnes, je ne me sens pas seule du tout !
Qu’est ce que tu préfères dans ton métier aujourd’hui ?
Franchement, le partage des bénévoles quand ils transmettent leurs connaissances. C’est des gens passionnés, ultra motivés qui ont envie de partager toutes les connaissances qu’ils ont eux mêmes apprises au contact de la coopérative. Ils sont généreux dans leur soutien et plein de bienveillance. C’est grâce à eux que je commence à bien m’y connaître en NRJ solaire alors que je suis parti de zéro ! En plus, ça offre une certaine flexibilité dans le rythme de mes missions et mon cadre de travail.
Comment envisages-tu les prochaines années ?
A moyen terme, je me vois continuer avec PEC car je ne suis pas prête de m’ennuyer ! J’apprends beaucoup d’une journée à l’autre donc je prends toujours plaisir à effectuer mes missions. Il y a tellement de possibilités, que ça soit sur le projet de Green Kommon qui vise à créer des boucles d’autoconsommation collective au bénéfice des lieux culturels du territoire ou encore sur les actions de sensibilisation par exemple. On a l’ambition de développer les énergies citoyennes sur le territoire nord parisien. On est en train de tisser de nouveaux liens avec des acteurs du monde culturel, de l’associatif, avec les collectivités etc… donc ça ouvre plein de perspectives !
A long terme, je garderai toujours un pied dans les énergies citoyennes que ça soit en tant que salariée, comme bénévole ou, à minima comme sociétaire bien sûr !
Peux-tu nous parler du salariat dans les coopératives de production d’énergies renouvelables ?
Il faut dire que les collectifs salarient de plus en plus, il y a en plus, une dynamique qui se crée entre salariés de l’énergie citoyenne. C’est super riche de pouvoir échanger nos expériences et se soutenir avec les autres salariés de coop citoyennes à l’échelle nationale.
En gros on trouve deux types de salariés dans les coop :
- Les profils techniques comme les ingés, consacrés au développement des projets d’EnR (quoiqu’ils sont amenés à animer un peu le réseau car ils sont, par essence dans ces postes polyvalents).
- Des profils plus sciences politiques ou sciences sociales dédiés à l’animation du réseau des bénévoles, la recherche de financement, la communication, la gestion de projets etc…
Moi je fais partie de la deuxième catégorie :)
Comment ton entourage a réagi quand tu as dit que tu allais bosser dans les énergies citoyennes ?
Autour de moi, personne ne connaissait, je trouve ça dur d’expliquer clairement ce qu’on fait. Je passe un certain temps à leur expliquer et surtout à faire comprendre le poid qu’elles ont ! Ils ont l’impression que ce sont des initiatives un peu niches, pas spécialement connectées entre elles alors qu’il y a une dynamique nationale très forte animée par Energie Partagée !
As-tu un message à faire passer à de potentiels futur.e.s salariés de coopératives de production d’énergie renouvelable ?
Je leur dirai de ne pas avoir peur. Ca paraît niche mais c’est hyper riche sur les liens sociaux qu’on y créent. Sur le plan opérationnel c’est motivant car ce qu’on fait est très concret. C’est bcp de rencontres. Cette dimension de mobilisation citoyenne se retrouve globalement dans peu de projets d’EnR donc c’est vraiment une chance.
Le témoignage de Clara vous a plu ?
Contactez-là sur son mail ou via le site de Plaine Énergie Citoyenne par ici


