Métha Blois Nord
Un collectif d'agriculteurs porte un projet de méthanisation pour en faire un levier d'évolution de leurs exploitations. Ils décident de s’associer à la communauté d’agglomération Agglopolys, la commune de Fossé et aux citoyens via Énergie Partagée afin de partager le projet avec le territoire.
Métha Blois Nord
Loir-et-CherFinancé par Énergie Partagée
Ce projet bénéficie d'un investissement d'Énergie Partagée. Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée.
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Financé par Énergie Partagée
Ce projet bénéficie d'un investissement d'Énergie Partagée. Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée.
Message du porteur de projet
Nous avons souhaité créer du lien avec les habitants et leurs représentants (les élus) en les impliquant dans le financement et la gouvernance du projet. En tant qu’agriculteurs, cela nous permet de pouvoir échanger sur nos pratiques et de faire de Métha Blois Nord un véritable projet de territoire.
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Un projet de territoire porté par les agriculteurs
En 2018, la communauté d’agglomération Agglopolys et la Chambre d’Agriculture lancent une étude de gisement auprès des agriculteurs. L’objectif est de recenser les matières premières qui pourraient être exploitées dans le cadre d’un projet de méthanisation. À la suite de la restitution de cette étude, quatre agriculteurs de la communauté d’agglomération s’intéressent de près au potentiel d’un projet de méthanisation. Ils partagent leur volonté commune lors de l’assemblée générale de l’Association d’Entraide des Agriculteurs de Blois Nord et sont rapidement rejoints par d’autres exploitants.
Une première visite de site est organisée à Chaumont, dans le département de la Haute-Marne. Cette découverte de la filière méthanisation renforce la motivation des agriculteurs. Avec la Chambre d’Agriculture et Agglopolys, ils travaillent à la recherche d’un terrain propice à l’installation d’un méthaniseur.
En 2019, ces agriculteurs, qui représentent alors 14 exploitations agricoles, créent ensemble l’association Métha-Blois-Nord, avec un objectif principal : développer un site de méthanisation qui leur permette de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques dans leurs exploitations. En 2020, ils créent la SAS Métha Blois Nord afin de porter le développement du projet.
Visitez le site du projet Métha Blois Nord
Premier contact avec Énergie Partagée
En 2020, la SAS Métha Blois Nord se rapproche du réseau régional Énergie Partagée Centre-Val de Loire pour ouvrir le projet au territoire. Les agriculteurs souhaitent ainsi développer les échanges avec les riverains et les collectivités impliquées et renforcer la communication autour de leurs métiers. Pour consolider le projet avec des expertises et des financements complémentaires, ils font appel à l’outil Énergie Partagée Investissement.
Le projet est conforme à la Charte méthanisation d’Énergie Partagée, et le mouvement décide d’accompagner les agriculteurs. Énergie Partagée facilite les discussions pour ouvrir le capital du projet aux collectivités : la communauté d’agglomération de Blois Agglopolys et la commune de Fossé sur laquelle sera implanté le site de méthanisation rejoignent le projet. Le 27 mars 2022, l’Assemblée Générale de la SAS Métha Blois Nord accueille ces nouveaux partenaires grâce à une révision de ses statuts et une augmentation de capital.
La méthanisation : du déchet agricole au biogaz
Métha Blois Nord est un projet porté avant tout par des exploitations céréalières, qui représentent la majorité des types d’exploitations présentes dans cette partie de la Beauce.
L’alimentation du digesteur, de 24 000 tonnes/an, se fera à 60 % par des résidus végétaux. Afin d’encourager des pratiques plus agro-écologiques, plus de 90 % de ces résidus végétaux seront des couverts, utilisés en tant que cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). « principalement ». ils ont 93% de CIVE dans leurs résidus végétaux. C’est un point important pour la Charte métha (limite à 95%, et ici on a obtenu une dérogation). Avec « principalement » on donne l’impression qu’il pourrait y avoir 50% ou 60% de CIVE seulement. Donc la formulation ne va pas comme ça. Peut-être rajouter « en conformité avec les critères de la Charte métha sur les cultures. Ensuite moi je trouve ça intéressant de garder « couverts » car l’impact du projet c’est justement d’encourager les agris à avoir des pratiques agricoles avec des couverts. -> proposition : s’arrêter à « à 60% par des résidus végétaux. » et on développe la suite dans le paragraphe suivant où on parle de cultures dédiées (car c’est lié). --> Ces cultures intermédiaires s’étendront sur 50 hectares, soit moins de 2 % de la surface agricole totale des exploitations. Cela permettra de sécuriser l’approvisionnement et le financement bancaire du projet. Cette surface a vocation à se réduire avec le temps.
Le plan d’approvisionnement de l’unité de méthanisation prévoit également des intrants issus d’élevages : le lisier de deux éleveurs porcins présents dans le collectif et du fumier provenant d’exploitations bovines. Les effluents d’élevage représenteront ainsi 6 000 tonnes/an de matières. Le site traitera également des déchets de céréales et des résidus comme des radicelles de betteraves déclassées. Les matières agricoles proviendront d’exploitations situées dans un rayon de 20 km maximum.
Des panneaux photovoltaïques seront installés sur le bâtiment servant au stockage du digestat. Ils produiront environ 30 % de l’électricité consommée par le site.
Une demande de permis de construire et un dossier ICPE ont été déposés en juin 2021. Le projet a reçu toutes ses autorisations en juin 2022, et elles n’ont fait l’objet d’aucun recours. Les travaux ont commencé en 2023. La mise en service du site et les premières injections de gaz sont prévues à l’automne 2024.
Un levier pour une transition agro-écologique
Le collectif, composé à 50 % de jeunes agriculteurs, souhaite s’investir dans une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Le projet de méthanisation a pour objectif de favoriser la transition écologique des exploitations. Installés en zone périurbaine, certains agriculteurs pratiquent déjà de la vente directe sur site ou de l’éco-tourisme. Trois exploitations sont actuellement en conversion totale ou partielle en agriculture biologique.
Le digestat, résidu solide issu de la digestion des matières premières, permettra de fertiliser annuellement 900 hectares de cultures céréalières. Il remplacera les engrais chimiques actuellement utilisés sur les parcelles. Ce fertilisant produit par Métha-Blois-Nord sera utilisable en agriculture biologique. La méthanisation permettra de réduire les odeurs à l’épandage et donc d’améliorer la cohabitation des exploitations agricoles avec les autres activités et les habitants.
« Nous nous engageons à ne jamais vendre le méthaniseur à un industriel, cela restera toujours un projet du territoire »
Les agriculteurs du projet s’engagent dans ce projet à garantir sur la durée des pratiques écologiques et citoyennes. Le projet est encadré par la Charte Méthanisation d’Énergie Partagée et respecte les chartes de l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France ainsi que les valeurs de France Nature Environnement.
Le projet de méthanisation sera une garantie de revenus réguliers pour les agriculteurs. Il permettra de créer quatre emplois directs et plusieurs indirects : études, maintenance, travaux, transports…
Un lien entre producteurs et citoyens
Le projet est financé à 67 % par les agriculteurs. Agglopolys, la commune de Fossé et Énergie Partagée ont également investi dans le projet pour y porter la voix des collectivités et des citoyens. Le projet sera présidé par un agriculteur.
Pour gagner en réactivité sur les décisions structurantes liées au chantier puis à l’exploitation, un comité stratégique est mis en place. Il permet de prendre les décisions à la majorité qualifiée entre les agriculteurs, les collectivités et les citoyens représentés par Énergie Partagée. Métha Blois Nord bénéficie du soutien financier de la région Centre-Val de Loire.
Les porteurs de projet ont communiqué largement sur leur projet à travers un blog, des flyers et des réunions publiques tenues les 4 et 5 juin 2021. Agglopolys, la Chambre d’agriculture, la commune de Fossé, GRDF et Énergie Partagée étaient présents à ces réunions pour expliquer leur soutien au projet.
Une visite de site a été organisée à Châteauroux le 3 juillet 2021 à destination des élus et des habitants qui souhaitaient y participer. Elle a permis à l’ensemble des visiteurs de se rendre compte sur place et grandeur nature de la réalité d’un site de méthanisation agricole.
La mairie de Fossé a accueilli une réunion publique sur le projet le 9 novembre 2021. Les agriculteurs, le maire de Fossé, des élus d’Agglopolys ainsi qu’Energie Partagée étaient présents pour répondre aux questions des habitants.
Une implantation respectueuse du tissu péri-urbain
L’installation du méthanisateur est prévue sur un terrain non agricole de la zone Eurovia, située dans le lieu-dit de Bel Air à Fossé. Le site, près d’un accès direct à une grande voie de circulation, est un emplacement stratégique qui permet de ne pas générer de trafic routier supplémentaire près des habitations.
Les matières traitées dans le méthaniseur seront stockées de manière à ne pas déclencher leur processus de fermentation avant incorporation dans le digesteur. Le site est conçu pour éviter la création d’odeurs. Le lisier sera apporté depuis les exploitations agricoles dans des citernes et transféré via des tuyaux dans le digesteur
Une intégration paysagère est prévue avec la création d’un talus et l’installation d’une haie autour du site.