Lucisol
Vaucluse (84)Dans le Lubéron, un collectif de citoyens s'est réuni autour d'un projet original : équiper la toiture d'un bâtiment industriel en panneaux solaires pour profiter du soleil de la région !
Vend sa production à EnercoopLa démarche citoyenne de ce projet a été examinée et validée par Énergie Partagée selon les 5 axes du Label Énergie Partagée : l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie. Un suivi permet de vérifier cette démarche tout au long du projet.
En savoir plus sur la labellisationLa démarche citoyenne de ce projet a été examinée et validée par Énergie Partagée selon les 5 axes du Label Énergie Partagée : l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie. Un suivi permet de vérifier cette démarche tout au long du projet.
Ce projet qui se construit autour des énergies renouvelables avec le Monastier-sur-Gazeille mêle plusieurs dimensions : la création d’un service public de fourniture de chaleur pour des bâtiments tertiaires et des habitations, la gestion durable de la filière bois locale, mais aussi bientôt le développement du photovoltaïque. Il démontre ce qu’une petite commune rurale et une coopérative comme ERE43 peuvent co-construire en associant leurs ressources et leurs espoirs.
Depuis quelques années, la mairie du Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire) envisageait de développer des réseaux de chaleur-bois. La rénovation du centre-bourg lui offre alors l’opportunité d’étudier un premier réseau ouvert aux habitants, depuis une chaufferie déjà existante dans un bâtiment public. L’étude est conduite en partenariat avec ERE43 et une association communale, l’Atelier des Possibles. D’autres projets potentiels sont ensuite ajoutés au périmètre. Pour financer, réaliser et exploiter les installations, la commune opte alors pour une délégation de service public (DSP), confiée après appel d’offres à la SCIC ERE43.
Le financement du projet bénéficie d’aides du Fonds Chaleur de l’ADEME, mais aussi des apports solidaires des sociétaires de la SCIC ERE43 ainsi que d’un investissement d’Énergie Partagée.
Signée en 2022, la DSP comporte plusieurs projets de réseaux de chaleur disséminés sur le périmètre communal :
• Un premier réseau desservant une vingtaine de maisons, un bâtiment patrimonial utilisé pour différents usages (école de musique intercommunale, office de tourisme, locaux associatifs, bibliothèque) ainsi que le château.
• Une extension à ce réseau est prévue : elle desservira un groupe scolaire privé et permettra de raccorder dans le même temps quatre logements privés – maisons et immeubles.
• Un autre réseau qui alimente le collège, l’école publique, la salle des fêtes et bientôt le gymnase.
• Un dernier réseau est également en projet. Il desservira le pôle communal (un bâtiment tertiaire comprenant la mairie, des appartements, le centre de loisir et la maison de santé), une maison de convalescence voisine et éventuellement des résidences gérées par un bailleur social.
Les premières installations ont été mises en service en 2023, et les travaux vont se poursuivre jusqu’en 2025. L’ensemble des projets porteront la puissance globale des installations entre 800 kW et 1000 kW et sa production à environ 2 GWh par an.
La consolidation des projets chaleur-bois a contribué à pousser plus avant un travail déjà entamé par ERE43 autour de l’approvisionnement en bois issu de circuits courts. La coopérative, qui produit entre 12 000 et 15 000 m3 de bois déchiqueté par an, entend bien peser sur la gestion durable des forêt locales grâce à son pouvoir d’achat grandissant.
En lien avec la commune, le Centre National de la Propriété Forestière et une association locale œuvrant pour la gestion forestière durable, Forêts des Sucs, ERE43 participe à la création d’un regroupement et à la mise en gestion durable de parcelles privées des massifs des Monts de Breysse voisins, aujourd’hui pas ou peu exploitées. À la clé pour leurs propriétaires, un débouché garanti à la fois pour du bois de chauffe nécessaire aux réseaux de chaleur, mais aussi (et surtout) du bois d’œuvre (c’est-à-dire utilisable pour la construction ou la fabrication de mobilier).
En parallèle, fin 2024, ERE43 développe en investissements propres une plateforme bois avec l’appui de la commune. La plateforme permettra de stocker du bois collecté dans les massifs et haies à proximité, et donc de pouvoir approvisionner les chaufferies en circuit ultra-court.
Pour permettre un stockage du bois au sec et un broyage dans de bonnes conditions, ERE43 installera une ombrière photovoltaïque de 250 kW. Une opération d’autoconsommation collective est en réflexion, dont le périmètre des bénéficiaires (commerces, habitants et/ou bâtiments tertiaires), ainsi que l’éventuel regroupement avec d’autres installations d’énergie déjà existantes dans la commune, restent à déterminer ensemble.
« Depuis 2010, les choses ont beaucoup évolué. On voit que le réchauffement climatique est au cœur de l’actualité. On a réfléchi sur ce que nous, on pouvait faire face à cela, être volontaristes, et agir […]. Avec ERE43, les collectivités peuvent devenir actionnaires, ce qui fait qu’elles peuvent être investies dans la gestion, dans les perspectives d’avenir. S’il y a des questions financières par exemple, avoir accès au compte, voir ce qu’il se passe, comment ça se passe. Et on peut être partie prenante aussi, on ne subit pas les choses. […] Il y a des projets de chaufferies bois sur le territoire avec le même état d’esprit que le nôtre, à savoir travailler sur la gestion raisonnée, sur l’approvisionnement court, etc. Travailler avec une coopérative comme ERE43, ça nous semble être le bon état d’esprit. »
Michel Arcis, Maire de la commune du Monastier-sur-Gazeille et président de l’association des maires ruraux de Haute-Loire