HydroRaon : les travaux (en photos)
Retour en images sur les travaux de la centrale hydroélectrique HydroRaon (Vosges) financée grâce aux souscripteurs Énergie Partagée.
Au milieu de la forêt de Raon-L’Etape (88) coule la Meurthe, qui jadis était utilisée pour produire de l’électricité. Démantelée il y a quinze ans, la petite centrale hydraulique reprend vie aujourd’hui après plusieurs mois de travaux et la mobilisation des souscripteurs Énergie Partagée. Retour en photo sur cette réhabilitation.
En France, il y a près de 2 000 centrales micro-hydrauliques abandonnées – témoin de notre passé patrimonial et énergétique – qu’il est nécessaire de sauvegarder.
Rassemblés au sein d’Ercisol, quelques passionnés se sont fixés comme objectif de réhabiliter les centrales hydrauliques vosgiennes laissées à l’abandon, pour reprendre la production d’une électricité locale et propre.
Un centrale à Raon L’Étape ?
Le barrage de Raon-L’Etape, justement, prenait la poussière depuis 2002 et son propriétaire (une imprimerie) souhaitait s’en séparer. Ercisol s’est donc porté acquéreur du site et des droits d’eau, et a étudié les travaux nécessaires pour remettre le site en état et produire à nouveau de l’énergie.
Etape 1 – Nettoyage et fondations
Pour redonner vie au site, Ercisol a entrepris en 2014 la remise en état du lieu (nettoyage et curage du canal) avant de procéder aux travaux de génie civil (démolition de l’ancien barrage et réalisation du radier qui constituera la base de l’ouvrage et en assurera l’indéformabilité).
Etape 2 – Le barrage prend forme
Les clapets sont des vannes articulées autour d’un axe horizontal fixé au radier. L’ouverture se fait par abaissement de la structure qui laisse donc passer l’eau par dessus.
Une fois ces deux clapets installés et scellés au radier, deux vannes de dégravement ont été installées. Ces dernières permettent de favoriser la purge des sables, graviers et autres éléments accumulés au pied du barrage et risquant d’obturer la prise d’eau et d’élever le niveau du fond.
Enfin, il s’agit de construire les passes à poissons et à canoés, qui permettent à ces deux types d’usagers de la rivière de franchir l’ouvrage sans embuches. La passe à poisson est d’ailleurs conçue pour permettre la remontée d’espèces de poissons à contre courant (c’est également possible pour les canoés mais il faut avoir un bon coup de pagaie !).
Étape 3 – La machinerie
Pour cette réhabilitation, Ercisol a fait installer une imposante turbine flambant neuve (puissance de 400 kW) qui permettra la production de l’équivalent de la consommation électrique de 615 familles.
L’alternateur à aimants permanents de 7,5 tonnes, qui convertira la force mécanique en force électrique, a pris place dans le local aux côtés de l’armoire électrique, chargée de commander les clapets et vannes.
Une fois réhabilitée, cette centrale vendra son énergie en vertu de l’obligation d’achat et créera un emploi pour assurer la surveillance de la centrale (barrages, vannes) et l’entretien de premier niveau (graissage, etc).
Étape 4 – La mise en eau
Le batardeau en terre (le barrage temporaire qui avait été monté le temps de réaliser les travaux au sec) a été enlevé et le barrage a été mis en eau le 26 novembre 2015. La passerelle sur le nouveau barrage a été posée et le raccordement électrique a été effectué. Les premiers essais sur le barrage ont été concluants. Reste à faire les réglages et vérifications avec l’électricien.
Pour les passes à poissons et à canoës, il a fallu empiéter sur la sapinière (700 m² de déboisement). Le responsable de l’association locale des canoës a pu essayer la passe avec satisfaction.
La mise en service et la production des premiers kilowattheures est prévue pour le début d’année 2016, et l’inauguration est prévue pour le printemps.