Au parc éolien de l’Hyrôme, Barbara Pompili affirme la nécessité des projets EnR citoyens
Le 25 janvier 2021, Barbara Pompili s’est rendue au parc éolien citoyen de l’Hyrôme. La ministre a affirmé l'importance du modèle des projets citoyens d'énergie renouvelable. Les acteurs de cette dynamique l'interpellent, sollicitant la levée des obstacles qui freinent trop souvent ces projets.
Ce lundi 25 janvier, à Chemillé-en-Anjou dans le Maine-et-Loire, la ministre de la transition écologique Barbara Pompili est venue faire part de son enthousiasme pour la réussite de ce parc éolien, le premier en Maine-et-Loire porté et financé conjointement par les citoyens et les collectivités territoriales.
Un peu avant 16h, les porteurs du projets et les élus locaux l’accueillent au pied de ces éoliennes, dans lesquelles plus de 370 habitant·e·s du territoire ont investi à travers la société citoyenne Cit’Éole Hyrôme.
« On a besoin que les territoires se mobilisent. Il y a encore trop de peu de projets citoyens. »
Des pionniers de l’éolien citoyen échangent avec Barbara Pompili
« Vous êtes des pionniers » : c’est ce que Barbara Pompili affirme à François Girard et Stéphane Bourju, président et vice-président de l’association Atout Vent en Chemillois à l’origine du projet.
Les deux porte-parole des citoyens mobilisés localement racontent à la ministre la genèse de cette véritable « success story ». Elle s’incarne non seulement dans le parc de l’Hyrôme, mais aussi dans celui de La Jacterie, en service à quelques kilomètres seulement, depuis 2016, et dans d’autres parcs éoliens citoyens en construction et en développement dans le département (Les Grands Fresnes, La Grande Levée, Les Ailes de Longuenée), dont des représentants sont aussi venus échanger avec la ministre.
« On ne voulait pas que des fonds d’investissement étrangers soient propriétaires du parc de l’Hyrôme. »
« Mais comment cette idée d’investir dans l’éolien vous est-elle venue ? » leur lance Mme Pompili. La réponse de Stéphane Bourju fuse : « En 2008, on voyait ces grands oiseaux blancs se monter sur le territoire. C’est bien beau de voir des éoliennes sur notre territoire, mais c’est encore mieux si elles nous appartiennent. On ne voulait pas que des fonds d’investissement étrangers soient propriétaires du parc de l’Hyrôme. »
Écouter l’interview de François Girard, le président d’Atout Vent, sur l’antenne de RCF 49 :
La ministre salue le « retour économique sur le territoire »
Barbara Pompili pointe la nécessité d’un développement éolien important pour répondre aux enjeux de transition énergétique auquel la France fait face. « On peut le faire à l’ancienne ou s’appuyer sur les habitants. Lorsque les citoyens s’impliquent, les parcs éoliens sont mieux acceptés. Il y a aussi un retour économique sur le territoire. » appuie la ministre.
C’est un fait : les projets citoyens d’énergie renouvelable maintiennent sur le territoire une part bien plus importantes des retombées économiques que les projets conventionnels, comme l’a démontré l’étude publiée fin 2019 par Énergie Partagée. De plus, les projets citoyens consacrent des moyens financiers à des actions locales de sensibilisation ou de réduction des consommations d’énergie.
Barbara Pompili insiste : « On a besoin que les territoires se mobilisent. Il y a encore trop de peu de projets citoyens. » Après sa visite, la ministre de la transition écologique enfonce le clou dans un tweet : « La transition énergétique ne se fera pas sans les citoyens. »
Après la visite du parc, à la mairie de Chemillé-en-Anjou, Barbara Pompili échange pendant plus d’une heure avec des citoyens représentant les différents parcs éoliens citoyens du département et avec des élus locaux. Au menu des discussions, histoire du projet, retours d’expérience sur la mobilisation des habitants, le lien avec les riverains, les négociations avec banques et industriels, mais aussi les difficultés rencontrés par les projets citoyens pour se monter.
« On va encourager le développement de ces projets citoyens, avec des leviers fiscaux ou dans les appels d’offres. »
Barbara Pompili interpellée pour lever les obstacles aux projets citoyens
François Girard, de l’association Atout Vent, interpelle la ministre de la transition écologique : « Vous venez nous voir, c’est gentil. Mais si vous mettez les mêmes règles aux projets citoyens qu’aux industriels, ça ne peut pas tenir. »
Alors que les développeurs industriels peuvent amortir risques et incertitudes sur un portefeuille de projets qui compte souvent des dizaines de parcs éoliens, tel n’est pas le cas des initiatives territoriales des citoyens et collectivités, qui comptent un ou deux parcs.
Le Courrier de l’Ouest relaie l’engagement formulé par Barbara Pompili : « On va encourager le développement de ces projets citoyens, avec des leviers fiscaux ou dans les appels d’offres. » Message reçu. Ne reste plus qu’à passer des déclarations d’intention… aux actes !
Nos propositions pour favoriser les énergies renouvelables citoyennes
Les citoyens porteurs de projet, et à leur côté Énergie Partagée et le Collectif pour l’énergie citoyenne, ont appellé la ministre de la transition écologique à dépasser les déclarations d’intention, et à prendre des mesures qui faciliteront le montage de tels projets.
Il s’agit en particulier de simplifier les règles sur les appels d’offre de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) et de simplifier les démarches administratives, trop lourdes pour des projets portés non par de grandes entreprises mais par des structures de l’économie sociale et solidaire à forte dimension bénévole.
6 points clés
- Viser 15 % d’énergie renouvelable aux mains des citoyens et des collectivités en 2030.
- Privilégier les dispositifs de soutien économique les moins complexes pour les acteurs citoyens et publics plutôt que les appels d’offre.
- Simplifier les démarches administratives pour les projets citoyens.
- Instaurer une modulation des tarifs en fonction du gisement de soleil et de vent pour faire émerger des projets dans toutes les régions.
- Faciliter l’investissement des collectivités dans les projets.
- Soutenir les réseaux pour la sensibilisation des élus locaux et la formation des citoyens.