La coopérative Sud Paris Soleil présente sa charte de coopération avec les collectifs locaux
Le 12 décembre 2024, la coopérative Sud Paris Soleil organisait à Cachan la restitution d’un long travail de réflexion sur les dynamiques de coopération entre collectifs citoyens et coopérative locale. Ce travail a mobilisé de nombreux bénévoles pendant plusieurs mois et offre de belles perspectives
Une forte dynamique locale
A l’initiative de cette démarche, il y a une forte dynamique citoyenne dans la banlieue sud de Paris. A Cachan, un premier collectif citoyen s’est formé en 2016 et a inauguré en 2021 une première centrale photovoltaïque de 100 kWc sur le toit de l’école élémentaire La Plaine. Dans les années qui suivent, les communes des alentours ont vu naître plusieurs initiatives directement inspirées de celle-ci : Fresnes Soleil Energies en 2020, Antony Soleil en 2021, Châtillon Soleil en 2023, Partage de Watts en 2024 (sur la commune de Soisy-sur-Seine) et plus récemment Villejuif Soleil.
En avril 2024, le tout nouveau collectif Partage de Watts contacte la coopérative Sud Paris Soleil pour comprendre son rôle, ses compétences et les schémas de coopération possibles. La création d’un collectif équivalent sur la commune de Châtillon (Châtillon Soleil) avait mis en évidence la nécessité de formaliser les interactions entre la coopérative Sud Paris Soleil et ces collectifs. Un groupe de travail inter-collectifs rassemblant plusieurs bénévoles est créé pour travailler la question.
Le 21 juin a lieu la première réunion d’un cycle de travail permettant de définir les modalités précises de coopérations entre les collectifs et la coopérative.
Un travail formalisé dans une charte de coopération
A partir de deux documents de travail évolutifs : la rédaction d’une charte de coopération et la mise en place d’une matrice des responsabilités, le groupe a pu parcourir, au gré des réunions, chaque étape de la mise en place d’un projet d’énergie renouvelable citoyen et s’interroger, à chaque niveau sur la répartition des responsabilités.
Vous pouvez consulter la charte de coopération ci-dessous, elle recense les principes généraux, les valeurs partagées, les rôles et les engagements des associations locales vis-à-vis de la coopérative. Ces éléments sont détaillés dans l’annexe sur les « droits et obligations de la coopérative Sud Paris Soleil et des associations locales », selon la méthode RACI de répartition des rôles : Réalisation de la tâche, Approbateur, ou responsable, Consulté et Informé.
Globalement, il a été décidé que les associations locales avaient l’initiative des projets et de leur élaboration, du lien avec les partenaires locaux et de l’apport bénévole au travail. Il s’agit du vivier nécessaire au suivi du projet dans la durée et de la montée en compétences. Pour ce qui est de la coopérative, elle hérite des tâches qui ne peuvent être réalisées par les associations comme les fonctions support ou la mutualisation des moyens. Les échanges entre coopératives et associations doivent pouvoir se faire dans un cadre dynamique et bienveillant, formateur et utile pour tout le monde.
Une démarche de collaboration coopératives/collectifs au cas par cas : le cas de la coopérative Enercit’IF :
Il existe toutefois plusieurs précédents à ce travail de collaboration inter collectifs: C’est le cas de la coopérative CoWatt en Pays de Loire mais également de la coopérative parisienne Enercit’IF qui a initié un travail similaire il y a quelques années.
En 2020, le Collectif Solaire des Boucles de Seine (basé dans l’Ouest parisien) se rapproche de la coopérative Enercit’IF (Paris) pour proposer une collaboration. Pendant un an, des échanges réguliers permettent de s’assurer de la convergence sur les valeurs et la stratégie de déploiement et d’aboutir sur un accord.
Un an plus tard, un rapprochement s’opère avec le collectif Ecise (Est de l’Essonne) qui décide de rejoindre une coopérative existante plutôt que d’en créer une nouvelle. Ici aussi, la clef du succès résidait dans le temps passé à partager les points de vue. Ici encore, les deux outils utilisés sont ceux de la charte de collaboration, et de la matrice RACI de répartition des rôles.
Dernier en date, le collectif ENREV, fondé en 2020 dans les Yvelines qui s’est rapidement posé la question de la création de leur propre coopérative. A l’occasion d’une réunion du réseau île de France de l’énergie citoyenne, les bénévoles d’ENREV réalisent l’intérêt d’une mutualisation : au vu de la longueur d’engagement dans certains projets (25 ans sur la maintenance etc…) d’une part et de la lourdeur administrative d’autre part.
Il faut dire que le contexte francilien s’avère tout à fait favorable à la mutualisation du fait de la densité de population et de la proximité géographique.
Ces rapprochements entre collectifs locaux de banlieue parisienne et coopérative de la capitale ne s’est pas fait sans créer quelques questionnements internes chez les bénévoles : la peur de certain.e.s de se voir dépossédé.e.s d’un projet initié localement a pu constituer un frein et a pris quelques temps à être désamorcée.
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