Méthalayou : méthaniser en circuit-court grâce à l’épargne citoyenne !
C'est à Préchacq-Navarrenx, en Pyrénées Atlantiques, que ça se passe : la première installation de méthanisation portée par des citoyens est en train de sortir de terre en partenariat avec Énergie Partagée. Le chantier bat son plein, et la mise en service se profile pour juin 2018.
Des paysans qui se bougent pour la transition énergétique dans une logique de circuit-court et de contrôle citoyen ?
En 2010, une quinzaine d’agriculteurs et éleveurs du Layou se regroupaient pour initier un projet de méthanisation sur leur territoire. Huit ans et des milliers d’heures de travail plus tard, l’aventure est en train de se concrétiser bel et bien, avec le soutien de leurs partenaires. Au premier rang desquels Énergie Partagée, qui investit quelque 350 000 € dans le projet grâce à l’épargne confiée par nos actionnaires citoyens.
Où en est le chantier de Méthalayou ?
Le chantier a démarré en mai 2017, avec les opérations de terrassement et de stabilisation des sols. Le gros œuvre a pu alors s’engager.
Début mars 2018, où en est-on sur le site de Méthalayou ? Le chantier est désormais bien avancé, comme le montrent les photos aériennes prises fin décembre 2017.
Méthalayou sera le second site d’injection de biométhane dans le réseau de transport de gaz de l’opérateur TIGF, qui couvre le quart sud-est de la France, et dont une conduite passe à proximité immédiate du site.
Ci-dessous, des ouvriers installent le poste d’injection, dans lequel la pureté du biométhane (minimum 96,5 % de méthane) sera vérifiée, avant qu’il soit injecté dans le réseau TIGF.
Si le chantier est en bonne voie d’achèvement, il reste une bonne part de l’investissement à compenser par la collecte d’épargne solidaire. Le projet vous intéresse ? Souscrivez des actions Énergie Partagée pour couvrir les 350 000 € que nous investissons dans Méthalayou.
Une toiture photovoltaïque sur une installation de méthanisation ?
C’est en effet une spécificité du projet : les matières premières collectées alentour pour alimenter le méthaniseur seront stockées sous des auvents recouverts de panneaux photovoltaïques. L’électricité produite par ces panneaux sera consommée intégralement par le site de méthanisation : la centrale solaire couvrira 30 % de ses besoins. Les panneaux solaires seront installés en fin de chantier.
La méthanisation, c’est quoi déjà ?
Les lisiers et fumiers produits par les élevages sont mélangés aux autres bio-déchets (rebuts de transformation agro-alimentaire, résidus de repas en restauration collective, tontes de pelouse…). Dans les cuves hermétiques des digesteurs de l’installation, les matières sont chauffées et brassées en permanence, dans une atmosphère privée d’oxygène.
Par fermentation, les bactéries dégradent les matières et produisent du biogaz, mélange de méthane et de dioxyde de carbone. Ensuite, le biogaz est purifié pour en extraire le CO2 et n’injecter que du biométhane quasiment pur dans le réseau de gaz.
Nos amies les bactéries
À partir de début avril jusqu’à mi-mai environ, aura lieu une étape importante : l’amorçage des réactions biologiques de production du méthane. Après une dizaine de jours pour les transporter sur place, un premier chargement de matières collectées sur les 15 exploitations des agriculteurs impliqués remplira les cuves des digesteurs. Il faudra alors un mois environ pour que s’effectuent la montée en température jusqu’à 38°C et le démarrage des réactions méthanogènes.
Ensuite, la toute première injection de biométhane dans le réseau devrait avoir lieu début juin. Elle marquera la mise en service effective de Méthalayou.
Un vrai circuit-court : des matières premières du coin, des résidus ré-utilisés
Les digesteurs seront exclusivement approvisionnés en matières premières collectées sur le territoire, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres. C’est au cours de l’été 2018 que des bio-déchets en provenance d’acteurs extérieurs au collectif d’agriculteurs commenceront à compléter l’approvisionnement.
À terme, en-dehors des lisiers et fumiers collectés chez les agriculteurs, Méthalayou pourrait traiter jusqu’à 10 % de tontes de pelouses et 15 % d’autres bio-déchets (rebuts de fabrication de transformateurs agro-alimentaires, restes de repas en restauration collective, …).
À l’issue de la méthanisation, une fois le biogaz produit, environ 90 % des matières initiales demeurent sous forme d’un « digestat ». Séparé en phases solide et liquide, celui-ci sera alors stocké de façon mutualisée dans certaines fermes, et servira d’engrais naturel. Ainsi, les résidus de la méthanisation ne sont pas perdus, bien au contraire ils contribuent à l’intérêt écologique de l’installation pour le territoire, en réduisant le recours aux engrais de synthèse !