Méthalayou
15 agriculteurs mettent en commun leurs énergies et leurs déchets pour réaliser de la méthanisation collective en circuit-court. À partir des lisiers, fumiers et bio-déchets collectés localement, l'installation produit du biogaz qui sera injecté dans le réseau et consommé alentour.
Méthalayou
Pyrénées-AtlantiquesFinancé par Énergie Partagée
Ce projet bénéficie d'un investissement d'Énergie Partagée. Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée.
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Financé par Énergie Partagée
Ce projet bénéficie d'un investissement d'Énergie Partagée. Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée.
Message du porteur de projet
Ouvrir notre projet à l'investissement citoyen est un bon moyen de mettre en commun nos idées : chacun à son échelle peut participer à la transition énergétique ! Et c'est seulement avec la complémentarité de tous les acteurs (agriculteurs, collectivités, particuliers, entrepreneurs) que les filières innovantes pourront émerger ! C'est ce que nous avons souhaité faire avec le projet Méthalayou.
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Dans le Layou, 15 agriculteurs mettent en commun leurs effluents d’élevage (lisiers, fumiers) et leurs couverts végétaux et traitent certains bio-déchets du territoire (tontes de pelouse, résidus agro-alimentaires) pour réduire le recours aux intrants chimiques et produire un biogaz « local », qui sera injecté sur le réseau de gaz naturel. Tous les citoyens sont appelés à financer ce projet, le premier à revendre son gaz à Enercoop.
Après 7 ans de développement collectif du projet, l’unité injecte son biométhane dans le réseau de gaz naturel depuis le 17 octobre 2018.
Répartition du capital
Énergie Partagée a investi dans ce projet aux côtés des 15 agriculteurs. Cela permet :
- D’assurer l’ouverture au territoire, notamment à travers la Charte méthanisation d’Énergie Partagée (partage de la gouvernance par les porteurs de projet, constitution d’un Comité de suivi une fois le site en exploitation)
- D’accompagner les agriculteurs grâce à l’expérience d’Énergie Partagée sur la méthanisation, qui est une technologie spécifique car agricole avant d’être énergétique
Capital citoyen à 95%
- Collectif d’agriculteurs
- Énergie Partagée
- Unica
Une histoire collective d’agriculteurs et d’éleveurs du Layou
En 2010, des agriculteurs et éleveurs du Layou se regroupent pour initier un projet de méthanisation agricole collective sur leur territoire. Les 16 agriculteurs travaillaient déjà ensemble depuis une vingtaine d’années, faisaient partie de la section « tonne à lisier » de la Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole (Cuma) du Layou. Ceux-ci se lancent dans le projet METHALAYOU.
Leurs exploitations, situées dans un rayon de 10 km autour de Préchacq-Navarrenx, présentent une grande variété de productions (canards, bovins, volailles, ovins, cultures à dominante maïs) sur une surface totale de 864 hectares. Certaines sont en exploitation conventionnelle, d’autres en agriculture biologique.
Dans un premier temps, des réunions et des voyages d’études, à l’initiative des agriculteurs et organisées avec l’appui de la Chambre d’agriculture 64, leur permettent de se former à la méthanisation et de fédérer leur groupe. Certains membres du groupe iront jusqu’en Belgique et au Luxembourg, en s’arrêtant dans diverses installations françaises afin d’avoir un aperçu exhaustif de la méthanisation agricole.
En 2011, pour mettre en œuvre leurs objectifs, les agriculteurs commanditent une étude de faisabilité au bureau d’études Solagro.
- Une première phase d’étude permet de comparer plusieurs scénarios de gisement de matières qui pourraient alimenter le méthaniseur
- Une deuxième phase d’étude permet de comparer les alternatives de valorisation énergétique : cogénération du biogaz (production d’électricité et de chaleur avec alimentation d’un séchoir de fourrage et de plaquettes de bois) ou son injection sur le réseau de gaz naturel (réseau de transport).
La possibilité d’implanter le méthaniseur sur le tracé d’une canalisation de transport de gaz naturel permet d’envisager un branchement facilité au réseau et d’atteindre un taux de valorisation énergétique du biogaz supérieur de 85 à 90% (contre 70% en cogénération). Méthalayou sera le deuxième projet à injecter du gaz renouvelable dans le réseau de transport de gaz naturel du sud-ouest, Terega.
Ce réseau présente l’avantage de conduire une grande quantité de gaz capable d’absorber facilement la production du projet. Ainsi, le gaz injecté à Préchacq-Navarrenx sera consommé localement dans un rayon de 20 km environ.
Un projet territorial et environnemental
METHALAYOU s’inscrit dans une approche territoriale de développement durable et de transition écologique. L’unité de méthanisation permettra une meilleure valorisation des effluents d’élevage avec un approvisionnement dont près de 90 % proviennent de nos exploitations agricoles.
Les agriculteurs ont souhaité ancrer le projet dans une démarche de territoire. Ils se rapprochent donc d’Énergie Partagée et d’Enercoop Aquitaine dès 2014.
Méthalayou sera pour les agriculteurs associés source de résilience économique pour leurs exploitations de petite taille. Les matières premières issues des fermes constituent un gisement pérenne de matière pour l’unité. Les porteurs du projet poursuivent également un objectif d’amélioration globale du bilan et des démarches des exploitations, notamment avec la mise en place de couverts végétaux (cultures intermédiaires à vocation énergétique). Localement, Méthalayou se veut être force de proposition et de R&D en relation avec Arvalis (Institut du Végétal) sur la mise en place, l’évaluation et l’amélioration de l’efficience des Cultures à Vocation Energétique.
La lutte contre le changement climatique est un enjeu planétaire, la France s’est fixée des objectifs pour l’horizon 2030. Nous souhaitons y contribuer modestement à l’échelon local en préservant la qualité des eaux, des sols ainsi qu’en contribuant au nécessaire stockage du carbone.
Les agriculteurs ont chacun largement comuniqué sur le projet dès ses débuts. Auprès de leurs voisin-e-s, mais aussi des élu-e-s locaux, du département et de la Région.
Une journée ouverte a été organisée pour la pose de la première pierre en septembre 2017. Elle a permis de prendre la mesure aussi du collectif mobilisé et de l’ampleur des partenariats et des soutiens mis en œuvre par ce projet !
Comment ça marche ?
Les 15 agriculteurs du projet et quelques partenaires centraliseront leurs lisiers et fumiers produits par leurs élevages jusqu’à l’unité de méthanisation. Cette unité permettra la fermentation de ces déjections, en co-digestion avec d’autres produits tels que des déchets de fruits et légumes, ou des tontes de pelouses. Au total, près de 20 000 tonnes de substrats seront traités sur l’unité, en très grande majorité agricole.
Les matières seront introduites dans un digesteur puis un post digesteur, chauffées à 38°C et brassées en permanence en atmosphère anaérobie. La fermentation de ces matières produira du biogaz qui sera envoyé vers une unité d’épuration. Le biogaz sera épuré dans cette unité, fonctionnant sur le principe du lavage à l’eau sous pression, pour permettre d’atteindre la qualité requise par l’opérateur de réseau (principalement une suppression du CO2 pour atteindre une teneur en méthane de 96,5%).
Un poste d’injection, installé par l’opérateur de réseau TIGF, vérifiera la qualité du gaz produit avant injection sur le réseau. Le digestat, issu de la fermentation des matières, sera séparé mécaniquement en deux phases distinctes (l’une solide et l’autre liquide), puis stocké temporairement sur site. Il sera régulièrement transféré sur certaines fermes pour entreposage mutualisé, avant d’être épandu sur les terres des agriculteurs engagés dans le projet.