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Parc éolien de l’Hyrôme : une prime Enercoop pour des actions de transition énergétique citoyenne

Hyrome-eolienne

Afin d’intégrer au mieux les projets citoyens d’énergie renouvelable, Enercoop propose une prime pour financer des actions locales en lien avec la transition énergétique. Le parc éolien de l’Hyrôme a été le premier à en bénéficier et mène des actions citoyennes d’information et de sensibilisation.

Une prime fléchée vers des actions de transition énergétique citoyenne

En quoi consiste cette prime ? Enercoop s’engage par contrat, auprès des structures productrices qui lui vendent leur électricité et qui sont éligibles au dispositif, à verser 1 € supplémentaire par MWh dont au moins 50 % doivent être utilisés pour des actions de sensibilisation.

Il s’agit pour Enercoop d’encourager les actions locales en lien avec les sites de production, afin que ces derniers soient pleinement intégrés dans une vision globale de la transition énergétique dans leur territoire d’implantation. Les actions mises en œuvre peuvent être de différente nature, pourvu qu’elles servent à promouvoir une démarche écologique et sociale.

Le parc éolien de l’Hyrôme en bénéficie depuis sa mise en service l’été 2020. Installées sur la commune de Chemillé-en-Anjou dans le Maine-et-Loire, ses 5 éoliennes produisent 32 500 MWh par an. C’est l’association Atout Vent en Chemillois qui met en œuvre les actions financées par la prime Enercoop.

Des ateliers de sensibilisation au bilan carbone

Les membres d’Atout Vent ont commencé par se réunir pour réfléchir aux outils possibles pour l’animation d’ateliers qui permettraient au public de faire son bilan carbone individuel. Certain·e·s se sont formé·e·s à l’animation de la Fresque du climat, la Fresque du numérique ou encore aux ateliers MyCO2.

Ces outils proposent une approche personnalisée, tournée vers l’action et surtout collective. La Fresque du climat sensibilise les personnes à la problématique climatique dans son ensemble.

« On n’apprend pas en écoutant des discours passivement, mais en co-construisant la Fresque. Même les personnes déjà engagées prennent conscience de la noirceur du tableau, ça met une petite claque », témoigne Sébastien Cesbron, président du parc de l’Hyrôme impliqué dans le fonctionnement d’Atout Vent. Lui-même s’est formé pour être animateur des deux Fresques (climat et numérique).

La Fresque sensibilise néanmoins sans culpabiliser. À travers une compréhension partagée des mécanismes à l’œuvre, elle permet aux participant·e·s de créer une discussion collective sereine et positive sur les leviers d’action. À la fin de l’atelier, les personnes repartent motivées et outillées pour créer des solutions à leur portée.

Une Fresque du climat durant en moyenne 3 heures, il est parfois difficile de mobiliser le public. Atout Vent veille ainsi à proposer ses ateliers dans des contextes adaptés : lors de l’Assemblée Générale des parcs éoliens, dans une épicerie associative, ou encore chez des particuliers actionnaires des parcs éoliens de la région, qui se regroupent au domicile de l’un·e d’entre eux pour un moment convivial. L’expérience a été tentée également auprès d’un public de personnes âgées au centre social de Chemillé, puis de l’ensemble de l’équipe du Centre Social en mars 2022. Un travail est envisagé dans les collèges et les écoles, auprès des professeurs comme des élèves.

L’idée de départ était de proposer aux entreprises d’effectuer leur bilan carbone mais Atout Vent estime n’avoir pour le moment pas suffisamment l’expertise pour cela ; elle projette néanmoins de faire la promotion de ses ateliers dans le milieu professionnel afin que les employé·e·s puissent en bénéficier et se questionner sur l’impact environnemental de leurs pratiques individuelles.

Des actions pédagogiques dans les écoles

Parce que la sensibilisation commence par le jeune public, Atout Vent propose d’intervenir dans les écoles primaires, en partenariat avec Juste 2°, association alliant recherche scientifique, pédagogie et initiatives citoyennes sur les effets du changement climatique.

Cette dernière a monté une expédition polaire pour mesurer l’impact de l’activité humaine sur le changement climatique, composée de six étudiant·e·s, dont Margot Legal, originaire de Chemillé. « Atout Vent a apporté un soutien financier à l’expédition et en contrepartie, Margot, en charge de l’aspect pédagogique du projet, s’est engagée à le présenter dans les écoles », explique Stéphane Bouju, vice-président d’Atout Vent.

Avant de lever l’ancre du voilier début octobre 2021 pour un voyage de 8 mois jusqu’au continent austral, Margot Legal a réalisé 5 interventions dans les écoles de la commune, sous la forme d’un exposé accessible aux enfants. Le sujet des éoliennes est ainsi pour le moment mis de côté, au profit d’une sensibilisation plus large sur la question du changement climatique, du fait de la durée nécessairement limitée des interventions et de la complexité à articuler les deux thématiques auprès du jeune public. Les exposés en milieu scolaire reprendront au retour de l’expédition courant 2022.

Promouvoir l’énergie citoyenne par des actions de communication

Atout Vent a rejoint le réseau régional Récit (Réseau des Énergies CIToyennes en Pays de la Loire), au côté d’une cinquantaine d’acteurs. Elle y contribue de manière directe, en organisant des visites sur site, en intervenant dans les médias, en participant à des événements ou à des groupes de travail, notamment dans les périodes électorales régionales et départementales. L’association a accueilli début 2021 la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, sur le parc de l’Hyrôme, comme elle accueille régulièrement divers groupes d’élu·e·s ou de porteurs de projets.

Les actions de sensibilisation passent également par l’organisation de soirées-conférences ou de débat participatif sur la transition énergétique à Chemillé ; l’occasion de faire le point sur la situation climatique, d’aborder la question de l’éthique dans les choix personnels et professionnels, de s’interroger sur les progrès technologiques et leurs éventuelles limites, ou encore d’échanger sur la sobriété. Une soirée a notamment eu lieu à l’automne 2020, animée par Denis Cheissoux (journaliste à France Inter), entouré de divers intervenant·e·s (une participante à la convention citoyenne pour le climat, un océanographe membre du GIEC, des citoyen·ne·s…), afin de faire le lien entre l’urgence climatique et les actions locales.

Des panneaux informatifs en projet sur les chemins de randonnée

Les deux premiers panneaux expliqueront ce qu’est un parc citoyen, à qui appartiennent les machines, et seront dotés d’un QR code renvoyant vers des témoignages d’actionnaires expliquant leur démarche. Le deuxième lot proposera un contenu plus technique, sur la production, la puissance, le nombre de foyers alimentés par commune, en fonction des vents. L’installation de ces panneaux courant 2022 sera l’occasion d’un événement public sur le parc.

La confection d’autres panneaux est envisagée pour les années à venir : l’un reprendrait les arguments anti-éoliens les plus classiques, comme le bruit ou encore la dénaturation des paysages. Il s’agit de replacer le parc éolien dans son contexte, à savoir la proximité d’une autoroute bien plus bruyante, une ligne THT, un château d’eau et des antennes relais téléphoniques. Comme l’explique Pascal Varin, membre d’Atout Vent et du conseil d’administration de la société citoyenne Cit’Éole, actionnaire du parc de l’Hyrôme, « la présence des éoliennes peut aussi se justifier par le fait que la région a toujours été productrice d’énergie, le cadastre napoléonien montre par exemple la présence de moulins à vent ou à eau ».

Exemple de panneaux sur le site d’Isac-Watts en Loire-Atlantique

Une étude sur les chauves-souris, présentes autour des machines, pourrait également faire l’objet d’un panneau informatif. Des enregistrements ont permis de déterminer leurs déplacements, en fonction de la météo et du coucher du soleil ; le système informatique des éoliennes peut être facilement programmé pour en arrêter le fonctionnement au moment de l’activité de ces espèces à préserver.

Lutter contre la précarité énergétique

Un autre type d’actions dans le cadre de la prime Enercoop est en réflexion au sein d’Atout Vent, orienté vers la lutte contre la précarité énergétique des ménages. L’association travaille pour cela avec le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Chemillé-en-Anjou afin d’identifier les actions les plus efficaces. Cela pourrait prendre des formes diverses, comme des journées de sensibilisation ou de formation, la mise à disposition de kits éco-énergie, ou encore des visites à domicile pour analyser les pratiques de consommation des personnes intéressées.

Des actions pérennisées grâce à la prime Enercoop

La prime Enercoop agit comme un véritable levier vers des actions pérennes ; Atout Vent est en effet en train d’écrire un nouveau projet pour faire évoluer son champ d’intervention. En l’absence de nouvelles perspectives pour le montage d’autres parcs sur le territoire, déjà bien fourni en éolien, les bénévoles souhaitent poursuivre leur action dans le sillage de ce qu’ils mettent en œuvre actuellement dans le cadre de la prime. « Aider à comprendre » et « aider à agir » feront partie du nouveau projet associatif, qui conservera probablement aussi une action collective d’envergure pour le territoire.

L’accompagnement de nouveaux collectifs dans le département et au-delà, pour faire bénéficier de retours d’expérience, sera renforcé dans la nouvelle stratégie d’Atout Vent, qui n’exclut pas non plus de lancer un appel à projets qu’elle soutiendrait, pour continuer à promouvoir les initiatives de maîtrise de l’énergie sur le territoire.

Soutien financier

Énergie Partagée a bénéficié d’un soutien financier du Fonds Social Européen pour l’élaboration de cette page web.

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