SCIC Gapeau Energie Citoyenne de la Vallée du Gapeau en transition
Var (83)Implication citoyenne pour une transition énergétique locale.
Vend sa production à EnercoopCe projet bénéficie d'un investissement d'Énergie Partagée. Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée.
En savoir plus sur la labellisationCe projet bénéficie d'un investissement d'Énergie Partagée. Sa démarche citoyenne (l’intérêt territorial, la dynamique locale, la finance éthique et citoyenne, la gouvernance partagée et l'écologie) et sa solidité technico-économique ont été examinées par le réseau Énergie Partagée.
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En 2008, un groupe de citoyens et d’élus découvrent la méthanisation. Ils y voient une opportunité de dynamiser leur territoire rural, en accompagnant les éleveurs dans une démarche d’amélioration environnementale et économique.
Enthousiastes, ils entreprennent des actions d’information, des réunions publiques (la 2e en avril 2018 a rassemblé plus de 80 personnes), des rencontres (institutionnels, constructeurs, élus, autres porteurs de projets), un stage animé par un agronome, des visites d’installations.
Ensemble, ils créent l’association Centrès Agri-Énergie en 2010 pour assurer la sensibilisation et la mobilisation autour des énergies renouvelables. Ils impulsent une étude qui démontre la faisabilité d’un projet d’installation d’une unité de méthanisation agricole collective sur la commune.
Rejoints progressivement par des paysans, ils sont maintenant 32 citoyens dont 26 éleveurs à porter ce projet collectif.
Les collectivités locales sont aussi parties prenantes : la commune de Centrès, la Communauté de Communes du Naucellois ainsi que le PETR Centre et Ouest Aveyron soutiennent le projet depuis plusieurs années.
Les porteurs du projet souhaitent mutualiser leur expérience et les compétences acquises avec d’autres porteurs de projets d’énergie renouvelable à leur image. Ils ont déjà commencé au sein du PETR à Rodez, et continueront tout au long de la vie du projet.
Les porteurs de projet sont également accompagnés depuis le début par l’Agence Régionale Energie-Climat (AREC Occitanie). Le pôle régional « Gaz verts » de l’AREC apporte son expertise technique au développement du projet.
Les 26 exploitations qui font aujourd’hui partie du projet sont toutes des fermes d’élevage : bovins (production de viande ou de lait), ovins (production de lait ou de viande), chèvres. Du fumier équin sera également apporté au méthaniseur.
Ce sont des fermes familiales, qui en moyenne font 45 hectares et ne dépassent pas 70 hectares. Les éleveurs bovins ont en moyenne une cinquantaine de bêtes. La très grande majorité de ces fermes participent à des labels de qualité (Veau d’Aveyron, AOP Roquefort). Une ferme est labellisée en agriculture biologique et deux autres sont en conversion.
Les éleveurs qui portent le projet de méthanisation souhaitent avant tout pérenniser leurs fermes, grâce à deux bénéfices de la méthanisation :
– alléger le travail de stockage, gestion et épandage du fumier
– limiter leur dépendance aux engrais azotés et enrichir les sols par l’utilisation du digestat
La méthanisation renforcera aussi leurs liens et leurs partages de pratiques. Ils devront tous se former à utiliser le digestat en commun, et continuer à coopérer au long cours pour le répartir, l’utiliser, améliorer son stockage au plus près des parcelles, etc.
En 2012, les porteurs de projet cherchent une localisation pour leur projet. Ils visitent plusieurs terrains et notamment un terrain communal. C’est le printemps, le temps a été pluvieux et le terrain est chargé d’eau. Ils s’aperçoivent que c’est un terrain humide et une friche non cultivée. Ils sollicitent une expertise, qui confirme qu’il s’agit bien d’une zone humide : elle doit donc être classée et protégée. Le classement est effectif en 2013 : le projet de méthanisation a abouti à l’identification et la protection d’une zone humide et de sa biodiversité !
Le terrain choisi est central par rapport aux fermes et aux parcelles où le digestat sera épandu, ce qui permettra de limiter le trafic routier engendré, qui se confondra avec le reste du trafic lié aux activités agricoles. Les 26 fermes d’où proviendront les matières méthanisées sont toutes à moins de 5 km du site. Pour ce qui est de l’épandage du digestat, 87 % des parcelles sont situées à moins de 5 km du terrain, et seulement 1,5% sont situées à 10 ou 15 km.
Ce terrain est déjà desservi par la route et bordé d’arbres, qui seront conservés afin de limiter l’impact visuel de l’unité depuis la route. Il est éloigné des maisons, puisque les premières se situent à 600 mètres, alors que la règlementation impose seulement 50 mètres.
Chaque année, les 11 000 tonnes de digestat produites par l’unité enrichiront les sols et éviteront l’utilisation de 74 tonnes d’azote chimique par an. En effet, le digestat solide (6400 t/an) agit comme un compost, et le digestat liquide (3700 t/an) agit comme un fertilisant. Outre l’azote, le digestat contient également du phosphore et du potassium – dont les extractions minières dévastent d’autres pays que la France et dont les agriculteurs pourront dorénavant se passer.
La séparation des parties liquide et solide du digestat et son stockage dans des fosses sécurisées sur le site de méthanisation mettent fin au stockage de fumier à l’air libre en bout de champ. Ce changement a deux impacts positifs directs :
Ainsi la méthanisation viendra à la fois modifier et alléger les pratiques agricoles des éleveurs. C’est une évolution ambitieuse, dans laquelle ils sont notamment accompagnés par la Chambre d’agriculture, qui procèdera également, pendant plusieurs années et sur 22 localisations, à des analyses de sol, pour en suivre l’évolution et optimiser les pratiques d’épandage.
Le méthaniseur sera alimenté par des déchets entièrement d’origine agricole en provenance d’exploitations situées à moins de 5 km du méthaniseur. Ceux-ci seront stockés puis introduits dans le digesteur, où a lieu la fermentation qui produit du biogaz, essentiellement constitué de méthane (60 %) et de CO2 (40 %). Le gaz est ensuite utilisé pour produire à la fois de l’électricité et de la chaleur : ce processus s’appelle la cogénération. L’électricité sera injectée dans le réseau, et la chaleur consommée localement.
Enfin, après ce processus de méthanisation, il reste une partie de la matière qu’on appelle le digestat, aux propriétés agronomiques intéressantes. Ce digestat est conservé pour être épandu sur les parcelles des agriculteurs et ainsi réduire l’utilisation d’engrais de synthèse !