CITRE, un collectif citoyen précurseur

Créée en juillet 2015, l’association CITRE (Citoyens pour la Transition et Reconversion Énergétique) compte parmi les premiers collectifs citoyens d’Occitanie engagés dans la transition énergétique. Son objectif ? Mobilier les forces vives du territoire autour de projets locaux visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles et polluantes.

En 2017, elle évolue en une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) afin de permettre l’implication de tous les acteurs du territoire et d’engager une transition énergétique citoyenne sur le territoire de l’Uzège-Pont du Gard. CITRE s’inscrit dans l’ambition portée par les élus d’Occitanie : que la Région Occitanie devienne la première région à énergie positive en Europe d’ici 2050.

La coopérative est engagée dans un développement des énergies renouvelables respectueux de l’environnement, privilégiant la réhabilitation de zones dégradées plutôt que l’artificialisation de nouveaux espaces. Sa gouvernance offre un cadre propice pour interpeller les élus sur les solutions mal adaptées, notamment lorsque des projets solaires de grande ampleur sont en discussion avec des développeurs d’énergie renouvelable (par exemple, défrichement massifs et artificialisation de garrigues menaçant de précieux puits de carbone).

Deux entités pour un même objectif

CITRE s’articule toujours aujourd’hui autour de ces deux entités complémentaires :

• L’association, très active sur le volet sensibilisation, notamment auprès des jeunes, et qui collabore régulièrement avec le Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement du Gard (CPIE Alès). Elle mène ainsi des ateliers Fresque du Climat ou autres animations autour de la transition écologique : sensibilisation à la sobriété, introduction de la notion d’empreinte carbone, focus sur l’alimentation durable, etc.
• La coopérative, qui porte les projets d’installations de production d’énergie renouvelable. Elle compte aujourd’hui 309 coopérateurs et a collecté 143 400 euros citoyens pour l’ensemble de ses projets. Elle s’appuie sur des bénévoles engagés et s’est attaché les services d’une salariée qui intervient en support administratif de 3 heures par semaine.

Sept centrales photovoltaïques installées

Le premier projet de CITRE est une centrale photovoltaïque installée sur l’école de Sanilhac-Sagriès, d’une puissance de 9 kWc en revente totale à Enercoop. Une puissance complémentaire de 3 kWc est destiné à l’autoconsommation de l’école. De fait, le projet comporte également une dimension pédagogique : les élèves peuvent suivre avec leurs enseignants la production d’énergie en direct sur la plateforme Solaredge.

Fort de ce succès, CITRE a développé six autres projets photovoltaïques financés grâce au capital constitué de parts sociales et de comptes courants d’associés (prêts rémunérés sur 3 à 10 ans) contractés par les coopérateur·ices :

• Sanilhac : deuxième centrale dans ce village, avec 24 kWc de production sur le toit de Geckologis, un habitat participatif situé dans l’éco-quartier
• Dions : 9 kWc sur le toit de l’école du village
• Collias : 9 kWc sur le toit de l’école du village
• Sainte-Anastasie : 9 kWc sur le toit du Syndicat mixte des gorges du Gardon
• Garrigues-Sainte-Eulalie : 9 kWc sur le foyer communal
• Théziers : 67 kWc sur les ateliers-relais de la Communauté de Communes Pont du Gard

La production électrique de toutes ces installations est revendue à Enercoop.

Une autoconsommation collective en projet

CITRE travaille actuellement sur un dispositif d’autoconsommation collective et citoyenne avec le Centre Social Intercommunal Pierre Mendès-France, l’Ephad Les Cistes à Saint-Quentin-la-Poterie et la commune de Vallabrix. Ce projet vise à créer une communauté énergétique dans un périmètre de 10 km – ainsi que la loi l’autorise en zone rurale. Le consommateur principal serait l’Ephad, mais d’autres acteurs du territoire (entreprises, particuliers) pourraient aussi bénéficier de l’énergie produite. Une étude de faisabilité sera lancée prochainement.