Salle polyvalente de Tressin
Nord (59)L’association Solaire en Nord et la SAS Solis Métropole développent des toitures solaires photovoltaïques citoyennes dans les Hauts-de-France
Notre projet montre que des habitants, motivés et réunis peuvent réussir de beaux projets et peuvent même être très efficaces. En s’entourant de personnes et entreprises compétentes. 4 ans après la création de notre société, nos éoliennes commençaient à produire ! A ma connaissance, aucun grand groupe n’a fait mieux. La première force d’un territoire, ce sont ses habitants, avec de nombreuses compétences, de l’énergie et aussi des moyens financiers (« les petits ruisseaux font les grands fleuves…). Je trouve que ce type de projet est porteur d’espoir : nous, localement, nous pouvons encore faire quelque chose. C’est d’ailleurs le meilleur moyen car si nous continuons d’attendre que cela vienne d’en haut, souvent, nous constatons que cela n’arrive pas, ou alors très lentement et très cher !
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en rejoignant la société du projet.
En 2003, plusieurs développeurs se succèdent à Plélan-le-Grand, à propos d’une zone propice au développement éolien. Pour la commune, c’est l’occasion de réfléchir aux énergies renouvelables et de se demander ce que localement il pouvait être fait et étudier l’idée de la participation de la population. Il a été demandé aux opérateurs comment ils comptaient impliquer les habitants. Aucun ne l’envisageait…
A partir de là, un groupe d’élus et de citoyens se forment autour de Patrick Saultier. Le groupe devient le noyau moteur dans la mobilisation citoyenne autour du projet. Des réunions publiques sont organisées. Il lance une réflexion globale sur l’énergie de sa production, sa consommation à sa décentralisation et ses conséquences sur l’environnement, en particulier les catastrophes climatiques qui commençaient à arriver. Ils tiennent des stands au marché, en parlent dans leur entourage, à leurs voisins, etc.
Progressivement, un groupe de 12 personnes très motivées décident de se lancer. De là nait la société Brocéliande Énergies Locales (BEL).
En 2003, lorsque le projet émerge, aucun projet citoyen n’existe en France. Patrick Saultier vient de finir ses études en Allemagne où il a découvert un mouvement d’énergies citoyennes déjà effervescent. Ce témoignage, apporté de l’étranger, permet aux habitants de prendre conscience de la faisabilité d’un tel projet à Plélan-Le-Grand.
Brocéliande Énergies Locales s’inspire des expériences danoises et allemandes. Elle expérimente par exemple une méthode de répartition des loyers sur mesure. Différentes solutions de versement du loyer sont proposées aux propriétaires, dont un système de répartition de la rémunération entre tous. Cette méthode présente deux avantages majeurs :
Lors de la création de la société fin 2004, les 12 membres fondateurs détiennent 100% du capital. Un mois après, le mât de mesure était posé, et 18 mois après, ils obtiennent le permis de construire.
Pour construire le parc, il faut avant tout le financer ! La plus grosse part du financement provient d’un prêt bancaire mais il faut environ 20 % de fonds propres . Face à l’absence de structure accompagnant un tel projet (Energie Partagée n’existait pas à l’époque), le groupe se trouve face à l’obligation de faire appel à un groupe industriel pour financer le projet.
Le Taux de Rentabilité Interne (TRI), jugé trop faible par les groupes industriels ou financiers français, ne facilitent pas la recherche. En outre, les 12 associés décident de poser des conditions d’entrée de l’investisseur pour conserver l’objectif de départ : avoir un projet où le « local » est important.
Première condition : Que le plus grand nombre d’habitants puisse investir. De nombreux habitants s’étaient montré intéressés, mais le risque encouru les empêchait de s’engager. Les associés de BEL ont trouvé comme solution de permettre l’investissement des habitants, sous forme d’obligation. Ainsi, entre 70 et 80 habitants ont contracté 550 000 euros d’obligations dans le projet, avec comme garantie le remboursement de ses parts par la société au bout de 10 ans.
Deuxième condition : Que les fondateurs gardent un poids important dans la gouvernance, malgré une présence minoritaire au capital.
Ainsi, un groupe industriel belge accepte les conditions fixées, et rentre au capital de société. Il devient majoritaire, avec 65% des actions qui lui sont cédées. Néanmoins, les 12 fondateurs conservent la gestion quotidienne des éoliennes et conservent une possibilité de blocage dans les décisions importantes de la société.
Le projet entre en exploitation fin 2008. Patrick Saultier, à travers sa société (Saultier Énergies Développement), s’occupe de gérer le parc depuis sa mise en service.
L’exploitation du parc n’empêche pas l’évolution du projet. En témoigne le changement de fournisseur d’électricité. En 2022, les fondateurs expriment la volonté de rompre le contrat « obligation d’achat » signé avec EDF. Ce qui fut fait en juin 2022.
Depuis janvier 2024, après discussions entre les fondateurs et Elicio, les éoliennes fournissent désormais leur électricité à ILEK (fournisseur et producteur privé français d’énergie verte pour les particuliers et petites entreprises).
Enfin, depuis 2008, la mobilisation citoyenne autour du projet est toujours présente. À Plélan-le-Grand, un autre projet éolien citoyen (pour le moment suspendu du fait de l’absence de volonté au niveau national) a émergé avant le confinement. Du côté de l’Île de Sein, les associés de BEL accompagnent les habitants dans leur volonté de passer au 100% renouvelable.