Le projet commun de 4 associations bretonnes

Kerwatt, c’est un peu les quatre mousquetaires : un pour tous et tous pour un ! En 2020, quatre associations bretonnes membres du réseau Taranis, E-Kêr (Pont-l’Abbé), Trégor Energ’éthiques (Lannion), Dol’Watt (Dol de Bretagne) et Étoile Solaire (Redon) décident de créer une société. Mission : porter plus efficacement qu’en solo des projets d’énergie citoyenne. Un financement de la Fondation de France participe à l’émergence de la SAS, qui est définie malicieusement par ses co-fondateurs comme le « tout petit cousin breton de CoWatt ». Gérée uniquement par des bénévoles, elle permet aux citoyens de réunir leur épargne pour devenir acteurs de la transition énergétique en Bretagne.

Six centrales photovoltaïques créées en trois ans

Trois ans après sa création, Kerwatt n’a pas chômé. Elle compte en 2023 près de 400 sociétaires, presque 300 000 € collectés et déjà 6 centrales photovoltaïques à son actif dans le Finistère, les Côtes d’Armor et l’Ille-et-Vilaine. Il faut dire que la SAS facilite grandement le déploiement des projets, d’une part en évitant aux collectifs la création fastidieuse d’une société dédiée, d’autre part en mutualisant les compétences (juridiques, techniques, comptables) et les coûts inhérents aux installations (assurance, raccordement…).

Une mutualisation des forces et des savoirs qui porte ses fruits ! À la Chapelle de Brain, l’annexe de la mairie produit 9 kWc sur ses 50 m2 de toiture. Même surface et puissance équivalente sur le toit de l’ESAT du Caillou Blanc à Clohars-Fouesnant. Dans la commune de Lannion, qui a pris en charge les 8000 € de frais d’études, 116 panneaux trônent désormais sur les ateliers du Roudour, des bâtiments municipaux, pour une production envisagée de 35 000 kWh par an. À Trémuson, proche de Saint-Brieuc, une centrale de 92 kWc a été mise en service sur le toit de Tinatur, un négoce de matériaux biosourcés. À Brandéha, c’est une ferme bio qui a mis à disposition sa toiture : voilà 36 kWc supplémentaires installés.

Une cinquième association et un projet d’envergure à Saint-Germain-du-Pinel

Si certains projets n’ont pas pu voir le jour – comme la centrale de la Biocoop de Pont-l’Abbé, pour des raisons de réglementation – Kerwatt continue d’essaimer. Une cinquième association, Soulaï Watt (Vitré) a rejoint la SAS, avec un projet d’envergure : une centrale photovoltaïque sur le gymnase de la commune de Saint-Germain-du-Pinel.  D’un budget de 130 000 € HT et d’une puissance de 120 kWc, cette centrale solaire produira chaque année environ 124 MWh d’électricité décarbonée, revendue au réseau Enercoop. Comme l’ensemble des projets de Kerwatt, elle sera à 50% au moins financée par l’épargne citoyenne.

Vers l’autoconsommation collective ?

Kerwatt revendique son rôle actif dans la nécessaire transition énergétique des territoires et œuvre à sensibiliser les citoyens à l’importance de l’énergie, en les impliquant en tant que consommateurs et producteurs. Montrer l’exemple et encourager le développement d’autres projets photovoltaïques, telle est la mission qu’elle s’est donnée et qu’elle porte avec brio. La structure recherche activement des toits « solarisables » dans toute la Bretagne et s’intéresse à l’autoconsommation collective pour de futures centrales.