Retour sur la visite d’une centrale de PV au sol en Seine-et-Marne
Lundi 16 mai, nous étions en Seine-et-Marne pour la visite d’une centrale photovoltaïque au sol. On vous raconte !
Voir plus grand : la visite d’une centrale photovoltaïque au sol en Seine-et-Marne
À la suite de la publication de l’arrêté tarifaire S21 relatif au photovoltaïque, les projets citoyens en Île-de-France souffrent de l’interdiction du cumul des aides et nombre d’entre eux sont à l’arrêt. Pour poursuivre la dynamique de l’énergie citoyenne, Énergie Partagée Île-de-France a initié un cycle de formations et une visite de site pour découvrir d’autres modèles de développement.
Parmi ces alternatives, le photovoltaïque au sol fait partie des chantiers de notre réseau : ces projets sont représentatifs des réalisations possibles en concertation entre collectivités, acteurs citoyens et partenaires privés. À titre d’exemples au-delà de nos frontières franciliennes, citons la centrale solaire de La Petite Vicomté en Maine-et-Loire, la centrale solaire d’Albi-Pélissier dans le Tarn, ou encore le parc photovoltaïque Solaris Civis (en chantier) dans les Bouches-du-Rhône, trois projets co-financés par Énergie Partagée et menés avec des collectivités.
Pour initier le mouvement, nous avons souhaité sensibiliser les collectivités et les collectifs citoyens d’Île-de-France. Nous avons donc sollicité Akuo, avec qui nous sommes co-actionnaires de la centrale solaire flottante O’MEGA1 dans le Vaucluse, qui a accepté de nous ouvrir les portes de leur centrale photovoltaïque des Gabots.
C’est donc en Seine-et-Marne, à Annet-sur-Marne plus précisément, que nous nous sommes retrouvés le 16 mai, après avoir traversé, pour certain.e.s, la moitié de l’Île-de-France !
Suivant les instructions de nos cinq guides d’Akuo, nous avons enfilé casques de chantier, gilets et chaussures de sécurité, pour pouvoir nous engager en toute sérénité vers la centrale. Après avoir écouté Achille Bourgois d’Akuo nous expliquer brièvement la naissance du projet, nous nous sommes mis en marche sous le soleil.
Un point technique est réalisé à hauteur des transformateurs, pour expliquer le parcours de l’électricité produite, l’enfouissement des lignes et le raccordement au réseau. La ligne à grande vitesse partage en deux le terrain, ce qui a joué un rôle important dans la conception de la centrale et le chantier par la suite.
Une fois parvenus sur les hauteurs de la colline, nous avons constitué trois groupes pour suivre les explications de nos guides à travers les rangées de panneaux. Nous avons ainsi appris que la centrale, d’une puissance de 17 MWc, était constituée de 44 000 panneaux solaires, représentant une surface de 18,5 ha de friche. Le doux nom de « Mont Pourri » des hauteurs sur lesquelles elle se trouve provient des déchets inertes constitués en remblais à l’issue des travaux de BTP réalisés dans le secteur. La centrale solaire valorise ainsi ce terrain inutilisé et inexploitable pour l’agriculture.
Nous n’avons pas eu la chance de les apercevoir, mais des moutons paissent d’habitude entre les panneaux et profitent de l’herbe abondante qui pousse au pied des structures en acier.
Inaugurée à l’automne 2020, la centrale a depuis permis d’alimenter en énergie 3700 foyers, ce qui dépasse la consommation de la commune d’Annet et en fait une commune à énergie positive.
Durant notre balade à travers les panneaux et les hautes herbes de la friche qui les rasent, collectivités et porteurs de projets ont pu poser à nos interlocuteurs d’Akuo toutes les questions techniques qui concernaient la centrale et le financement du projet.
Les fonds régionaux SEM SIPEnR, SDESM ENERGIES, IDF Energies, la mairie d’Annet-sur-Marne et la Communauté de Communes Plaines et Monts de France ont ainsi contribué à environ 50% des besoins de financement en fonds propres du projet en parallèle de Akuo et ECT. Le projet a également bénéficié d’une campagne de crowdfunding de 500 000 €.
Nous avons quitté le site de la centrale juste à temps pour éviter les premières gouttes de pluie : le beau temps a malheureusement laissé la place à un orage de passage !
Nous avons poursuivi l’après-midi dans la salle communale d’Annet. De plus amples explications nous attendaient de la part de Sylvain Gombert, d’Énergie Partagée Coopérative, et Thibaut Vermillard, de la SEM SIPEnR.
Nous avons pu explorer les spécificités du co-développement, c’est-à-dire le développement de projets multi-partenariaux permettant d’impliquer les acteurs du territoire. Cette modalité est particulièrement intéressante pour un projet photovoltaïque au sol. Nous avons passé en revue différents types de portage de projets avec un montage public et citoyen.
Nous nous sommes attardés sur le positionnement de chaque acteur (collectivité, coopérative, développeur public, privé etc) dans la répartition de la valeur aux différentes phases du projet. Enfin, adopter des outils et une méthodologie spécifique est nécessaire pour garantir le succès d’un projet faisant intervenir des acteurs avec une culture et des intérêts différents.
Intéressés ? Retrouvez notre note de synthèse sur le co-développement
Le projet EnR Juine et Renarde, en Essonne, premier projet de ferme solaire public et citoyen d’Île-de-France, a notamment fait l’objet d’une présentation aboutie par la SEM SIPEnR, une Société d’Économie Mixte qui développe, finance, construit et exploite des parcs solaires et éoliens, mais également des projets de réseaux de chaleur. Du fait de son actionnariat public et citoyen, elle est un outil au service des territoires et de la transition énergétique en France. Le projet Solaris Civis dans les Bouches-du-Rhône dans lequel la commune et des citoyens bénévoles sont très impliqués a également fait l’objet d’un retour d’expérience.
À la suite d’un temps de questions-réponses avec nos deux intervenants, nous avons profité d’un buffet dans la cour, le beau temps étant revenu ! Les porteurs de projets et les agents de collectivités ont pu prolonger leurs échanges et amorcer de potentielles collaborations pour des projets en co-développement qui aident les uns et les autres à entretenir la dynamique de l’énergie citoyenne sur leur territoire.
Les premiers pas sont faits !
Énergie Partagée Île-de-France poursuit son accompagnement aux collectifs citoyens et aux collectivités en proposant un cycle de deux formations :
Nous encourageons vivement les agents des collectivités franciliennes à s’inscrire pour se former et établir de premiers contacts avec l’énergie citoyenne !